Edwardaux mains d'argent est un film dense, fantastique, qui peut paraßtre un peu difficile pour certains CE2. Pour préparer à la séance et placer l' élÚve en capacité de spectateur actif qui peut réagir, l'enseignant crée « un horizon d'attente » comme en littérature.

CINÉMA — Analysons le scĂ©nario du film Edward aux mains d’argent 1991 comment dose-t-il sa fantaisie ?À partir de quand une histoire devient-elle trop irrĂ©aliste pour parvenir Ă  nous captiver ?Info Cet article retranscrit un Ă©pisode du podcast “Comment c’est racontĂ© ?”, disponible sur Youtube, iTunes, Soundcloud et services de podcast par ! Et bienvenue dans ce 21Ăšme numĂ©ro de “Comment c’est racontĂ© ?”, le podcast qui dĂ©construit les scĂ©narios un dimanche sur deux. Content de vous retrouver en cette rentrĂ©e 2018–2019. Aujourd’hui, aiguisons nos classiques amĂ©ricains avec Edward aux mains d’argent, comĂ©die fantastique si ce n’est dramatique rĂ©alisĂ©e par Tim Burton, Ă©crite par ce dernier et Caroline Thompson, sorti en avril 91 au cinĂ©ma. Nous nous demanderons comment et jusqu’oĂč un personnage irrĂ©el parvient-il Ă  nous Ă©mouvoir et Ă  nous n’est pas un garçon ordinaire. CrĂ©ation d’un inventeur, il a reçu un cƓur pour aimer, un cerveau pour comprendre. Mais son concepteur est mort avant d’avoir pu terminer son Ɠuvre, ainsi Edward se retrouve avec des lames de mĂ©tal et des instruments tranchants en guise de doigts. Extrait de la bande toujours, mieux vaut vous prĂ©venir attention Ça vous est dĂ©jĂ  arrivĂ©, qu’un film ne vous emporte pas, faute de rĂ©alisme, de cohĂ©rence, de probabilitĂ© ou que sais-je de cet ordre ?Il n’est pas Ă©vident de traiter de ce sujet, car sa finalitĂ© n’est pas personnes dont je fais partie ont adorĂ© BlacKkKlansman pour son humour et ses scĂšnes d’ironie, lĂ  oĂč d’autres ont Ă©tĂ© complĂštement refroidis par ses incohĂ©rences personnes dont je fais moins partie ont adorĂ© Les Garçons Sauvages pour sa libertĂ© de narration, son esthĂ©tisme, sa symbolique dĂ©fiant les genres, lĂ  oĂč d’autres n’ont juste rien compris, faute de la moindre once de rĂ©alisme, entre personnes dont je fais encore moins partie ont adorĂ© l’impertinent et dĂ©jantĂ© High Rise, pour son onirisme et sa satire sans concession, lĂ  oĂč d’autres ont simplement subi un flot improbable de scĂšnes caricature et rĂ©sume Ă©videmment les points de vue possibles Ă  l’égard de ces trois films, notons simplement qu’il paraĂźt difficile d’expliquer ce qui, dans une fiction donnĂ©e, emporte la conviction du spectateur ou non, si ce n’est le goĂ»t et les couleurs ?En fait
 Pas vraiment, ou en tout cas pas CONSENTIE D’INCRÉDULITÉNotre prĂ©cieuse participation active Ă  un rĂ©cit compte en grande partie sur notre relative suspension consentie d’incrĂ©dulitĂ© », expression un peu compliquĂ©e — que j’avais briĂšvement Ă©voquĂ©e pour l’épisode 3 dĂ©diĂ© au film RĂ©alitĂ© — mais plus simple qu’elle en a l’air et que vous connaissez sĂ»rement. On pourrait rĂ©sumer ce phĂ©nomĂšne par un spectateur mettant de cĂŽtĂ© son scepticisme pour recevoir une Ɠuvre, comme s’il s’agissait de la rĂ©alitĂ©, afin d’échapper temporairement Ă  cette exemple, on sait que les super-hĂ©ros n’existent pas, que les dinosaures ont disparu, que les crĂ©atures fantastiques sont par dĂ©finition irrĂ©elles, pourtant en 2018 on s’est laissĂ© parfois apprĂ©cier un Avengers, un Jurassic World ou La Forme de l’ encore, Ă  chacun son scepticisme et Ă  chacun sa capacitĂ© Ă  en faire abstraction ou non, suivant ses goĂ»ts propres, mais, comme nous allons voir, la construction d’un scĂ©nario a sa part de accordons-nous sur une chose ce qui se passe dans Edward aux mains d’argent est impossible. Un humain créé par un inventeur, c’est impossible. Un humain qui vit seul reclus sans ressources pendant des annĂ©es, c’est impossible aussi. Un humain avec des lames Ă  la place des doigts, c’est impossible Ă©galement. Alors, pourquoi le public s’autorise-t-il Ă  croire Ă  Edward aux mains d’argent, attribuant en moyenne presque 8/10 au film sur SensCritique ?Vous l’aurez compris avec le titre de ce numĂ©ro, il est avant question de nuance entre possibilitĂ©, probabilitĂ© et ET COHÉRENCEDans PoĂ©tique, Aristote observe qu’il vaut mieux raconter des histoires impossibles mais vraisemblables, que des histoires possibles mais qui n’entrainent pas la conviction.© 20th Century Fox FranceAutrement dit, le fait qu’un film soit impossible n’a pas vraiment d’incidence sur notre suspension consentie d’incrĂ©dulitĂ©. En revanche, s’il s’avĂšre improbable, invraisemblable
 lĂ  ça pose attention aux chances qu’une situation a d’arriver. Si par exemple les ennemis de la PlanĂšte des Singes SuprĂ©matie se voient ensevelis par une fortuite avalanche digne des plus tristes Deux Ex Machina, combien y avait-il de chances pour que cela arrive ? Une sur cent ? Deux sur cent ? MĂȘme pas ? Tellement peu qu’on n’y croit pas, et on a tendance dans ces situations Ă  Ă©chapper un comme par hasard ».En revanche combien y-a-t-il de chances que vous croisiez un mec avec des lames en guise de doigt, en bas de chez vous ? LĂ , clairement, zĂ©ro sur cent. Mais dans un film ça ça pour dire que les Ă©vĂ©nements d’un film bravent notre scepticisme lorsqu’ils n’ont aucune chance d’arriver, mais pas quand ils en ont trĂšs peu. On trouve ça trop facile, on trouve ça improbable, invraisemblable. La crĂ©dibilitĂ©, reformule William Goldman dans Adventures in the Screen Trade, importe plus que le tout cela nous mĂšne Ă  un paradoxe assez intĂ©ressant d’ailleurs. Des rebondissements tirĂ©s de faits rĂ©els — donc rĂ©els en plus d’ĂȘtre possibles — peuvent ne pas nous convaincre. Pensez Ă  tous les spectateurs qui, au visionnage du Loup de Wall Street, ont dĂ©crochĂ© face Ă  cette succession invraisemblable de situations extrĂȘmes. Rien de ce film ne semble probable, ce n’est pas impossible non plus, mais les chances que tout cela arrive Ă  un seul homme sont si minces
 Pourtant, vous le savez sĂ»rement, la majoritĂ© des rebondissements de ce film est tirĂ©e de faits paradoxe est soulevĂ© par Vincent Robert, dans son manuel d’écriture d’enquĂȘtes criminelles intitulĂ© En QuĂȘte d’Émotions. Si on a tendance Ă  pointer parfois que la rĂ©alitĂ© dĂ©passe la fiction, elle la dĂ©passe importe que les Ă©vĂ©nements d’un film soient arrivĂ©s ou non, si vous n’y croyez pas, vous n’y croyez pas. Et ce malgrĂ©-mĂȘme, parfois, la mention tirĂ©e d’une histoire vraie » en introduction. Comme le formule Aristote, ne relatons pas ce qui a eu lieu, mais ce Ă  quoi on pourrait s’attendre. J’insiste sur le conditionnel, hein, car relater ce Ă  quoi on s’attend tout court mĂšnera Ă  un film prĂ©visible et pour rĂ©sumer, si c’est impossible on s’en fout, si c’est possible voire rĂ©el on s’en fout aussi, la seule question importante demeure est-ce probable, est-ce vraisemblable ?Est-ce probable qu’un personnage avec des lames en guise de doigts crĂšve son matelas Ă  eau par inadvertance, entaille malgrĂ© lui le visage d’un garçon qu’il veut prendre dans ses bras, fasse griller au barbecue des aliments empalĂ©s sur ses doigts, se passionne pour la sculpture de haies, de glace, puis de coupes de cheveux, bah
 Oui, plutĂŽt. Sa situation est impossible, mais ce qui en rĂ©sulte dans le film est parfaitement probable, et mĂȘme parfaitement cohĂ©rent. D’ailleurs, la cohĂ©rence, fois rĂ©glĂ©e la question du possible/impossible, et celle du probable/improbable, demeure celle de la cohĂ©rence.© 20th Century Fox FranceET LA COHÉRENCE LÀ-DEDANS ?Parmi les choix narratifs que l’on peut reprocher Ă  une histoire, figurent, d’aprĂšs Aristote, les pĂ©ripĂ©ties contradictoires, donc incohĂ©rentes, quoi. Une fois les rĂšgles magiques » d’une Ɠuvre fixĂ©es, il conviendra d’ĂȘtre cohĂ©rent en s’y tenant, et de ne pas crĂ©er de l’impossible dans cet impossible, lĂ  ça ne fonctionnera Edward dĂ©barquait dans le village avec une certaine aisance, une certaine assurance, ce ne serait pas cohĂ©rent, on n’y croirait pas, vu qu’il a vĂ©cu en ermite depuis toujours. Qu’il ait survĂ©cu pendant tout ce temps dans ces conditions, comme je le disais, c’est impossible, mais une fois que l’on a acceptĂ© cela, alors on exige inconsciemment qu’Edward ne soit pas adaptĂ© au monde rĂ©el, tout simplement car cela serait cohĂ©rent. Et heureusement, Burton et Thompson ont Ă©crit le film dans ce cette question de cohĂ©rence intrinsĂšque s’applique tout autant aux rĂ©cits impossibles qu’aux rĂ©cits possibles. Elle s’applique Ă  tous les rĂ©cits en fait. InvitĂ© dans le podcast Nouvelle Ecole, l’impitoyable critique rĂ©pondant au doux nom d’Odieux Connard parle de cette importance dans un rĂ©cit, de se mettre Ă  la place des personnages que l’on Ă©crit, en se demandant si dans telle ou telle situation, ils pourraient faire mieux ? Il n’est pas forcĂ©ment question de films de science-fiction, de films fantastiques ou impossibles d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, prenez n’importe quel film complĂštement rĂ©aliste. Pourquoi Adam Driver, pour revenir Ă  BlacKkKlansman, ne rĂ©pond-il pas au tĂ©lĂ©phone en plus d’infiltrer le Klan ? Comme ça les antagonistes ne noteront pas que la voix irl du personnage et celle du tĂ©lĂ©phone ne correspondent pas. Le film est possible, rĂ©el, mais il n’est pas cohĂ©rent. Cette incohĂ©rence permet juste au personnage campĂ© par John David Washington de rester personnage principal du rĂ©cit en rĂ©pondant LUI au tĂ©lĂ©phone, et donc en gardant l’affaire en outre, pour revenir Ă  la question des goĂ»ts et des couleurs, on aura vite-fait de rationaliser, d’excuser l’incohĂ©rence d’un film par toute sorte de thĂ©ories farfelues, si on aime cette Ɠuvre et qu’on a envie de la dĂ©fendre, parfois au moyen de symbolismes alambiquĂ©s. Personnellement j’excuse les incohĂ©rences du film de Spike Lee tout simplement car je me suis bien marrĂ©. Ça peut suffire, dans une certaine mesure.© 20th Century Fox FranceEt puis la recherche de cohĂ©rence a ses limites bien sĂ»r. Comment Edward peut-il se souvenir de sa conception, lors de son premier flashback, s’il n’existait pas encore Ă  ce moment-lĂ  ? Pourquoi ne place-t-il pas de protections en plastique sur ses couteaux pour Ă©viter les accidents ? Pourquoi sculpte-t-il des dinosaures et des anges, s’il n’a jamais eu accĂšs Ă  la culture, depuis son manoir isolĂ© ? Tout rĂ©cit, qui plus est fantastique, poussĂ© dans ses retranchements, dĂ©voilera certaines failles. Tant qu’elles ne nous choquent pas spĂ©cialement, et c’est le cas ici, elles n’importent d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, une fois l’impossible Ă©tabli, n’y ajoutons de l’incohĂ©rent ou de l’impossible Ă  l’intĂ©rieur, pas plus que de l’improbable d’ailleurs, lui on n’en veut jamais. Mais n’ajoutons pas non plus de l’impossible Ă  cĂŽtĂ©, ou pas COUP
 OPEN BAR POUR L’IMPOSSIBILE ?Dans son manuel Save the Cat, Blake Snyder prĂ©vient les scĂ©naristes, Ă  travers un principe qu’il nomme Double Mumbo Jumbo », qu’un scĂ©nario ne peut contenir qu’un seul Ă©lĂ©ment magique ou impossible, aprĂšs quoi le spectateur cessera surement de suspendre sa quand il dit un Ă©lĂ©ment », on va dire un Ă©lĂ©ment global. Car dans Avatar, il y a 36 000 phĂ©nomĂšnes et crĂ©atures irrĂ©els, donc globalement disons que l’élĂ©ment impossible est la planĂšte en mĂȘme dans Edward aux mains d’argent, j’énonçais prĂ©cĂ©demment toutes les prĂ©misses impossibles de ce film, elles se voient toutes contenues dans la simple et unique impossibilitĂ© qu’un humain soit créé par un inventeur. À partir de lĂ , cet humain prĂ©sente tout un tas de caractĂ©ristiques revanche, si par la suite, au fil du rĂ©cit, on constate que certains personnages lisent dans les pensĂ©es, que d’autres peuvent faire remonter temps, et que les chiens crachent du feu, on ne saura plus trop Ă  quoi se raccrocher, on ne fera plus confiance au film, notre scepticisme reviendra en malheureusement subit cet effet, face au film Vice-Versa des studios Pixar. Ça ne m’a pas gĂąchĂ© non plus le visionnage, mais de voir les personnages parcourir successivement plein de mondes impossibles avec chacun ses rĂšgles, provoque une accumulation continuelle de nouvelles rĂšgles Ă  intĂ©grer, et du coup je n’étais plus vraiment investi dans l’histoire, je la voyais dĂ©filer sous mes yeux passivement, car au final, n’importe quand, un truc magique sorti de nul part pourra nous ne sommes pas tous capables d’accepter la mĂȘme quantitĂ© d’impossible, et certaines Ɠuvres ont mĂȘme pour principe, pour style artistique, d’accumuler un maximum de phĂ©nomĂšnes impossibles, cela peut s’avĂ©rer ludique et le plus souvent, si un rĂ©cit rabat les cartes, reconfigure son contexte toutes les trois scĂšnes, le spectateur peut se fatiguer Ă  devoir constamment s’adapter Ă  l’ conclure du coup sur cette triptyque, Edward aux mains d’argent est un film impossible, probable et cohĂ©rent. Ou, formulĂ© autrement, un film irrĂ©el, vraisemblable et logique.© 20th Century Fox FranceTROIS NOTIONS SI FONDAMENTALES QUE CELA ?Cela dit, on ne peut pas se contenter de cette observation. Dans les numĂ©ros 9 et 17 de Comment c’est racontĂ©, que je vous invite Ă  rĂ©-Ă©couter, consacrĂ©s respectivement Ă  Gravity et Ă  Juste la fin du monde, j’évoque la dichotomie entre histoire et intrigue, donc entre Ă©motions et action. D’ailleurs pardonnez-moi, mais j’emploie rĂ©guliĂšrement le mot histoire pour parler d’intrigue, et rĂ©ciproquement, nous le faisons surement tous, c’est pourquoi je vais prĂ©fĂ©rer ici parler d’émotion et d’action, pour que cela soit plus possibilitĂ©, la probabilitĂ©, la cohĂ©rence, sont avant tout affaire d’action. Ils rĂ©gissent les pĂ©ripĂ©ties d’un rĂ©cit, non pas ce qui nous Ă©meut, mais ce qui nous il n’est plus Ă  dĂ©montrer que le plus important dans un film reste l’émotion, l’humain. Et cela relĂšve moins de ces questions cartĂ©siennes de possibilitĂ©, de probabilitĂ© et de pourra alors dissocier ici ce qu’on raconte, de comment on le raconte. Edward aux mains d’argent raconte l’histoire de la diffĂ©rence, comme une bonne partie de l’Ɠuvre de diffĂ©rence est dĂ©visagĂ©e du regard, comme le fils de Peg dĂ©visage Edward durant son premier repas. La diffĂ©rence est exploitĂ©e, comme le petit ami de Kim envoie Edward dĂ©jouer une serrure, ou Joyce cherche Ă  lancer un salon de coiffure avec les compĂ©tences d’Edward. La diffĂ©rence est remise en question, comme tous ces personnages qui proposent Ă  Edward de voir un mĂ©decin. La diffĂ©rence est crainte, comme lorsque Kim rencontre Edward pour la premiĂšre fois. La diffĂ©rence est scrutĂ©e, comme la scĂšne de barbecue oĂč les convives bombardent Edward de questions et de remarques qu’ils projettent sur lui. Une personne est parfois aimĂ©e pour sa diffĂ©rence et non pour qui elle est, comme quand la classe du fils de Peg applaudit la dĂ©monstration d’Edward Ă  l’école, ou quand le village sollicite Edward pour ses sculptures d’espaces verts, ou quand Joyce veut coucher avec ce dernier juste pour l’expĂ©rience. La diffĂ©rence est dĂ©signĂ©e coupable, comme lorsqu’Edward essaye d’aider l’enfant qu’il vient de sauver, et qu’on le taxe d’agresseur. La diffĂ©rence est sacralisĂ©e, comme lorsqu’une voisine de Peg pour le moins religieuse taxe Edward de fils de Satan ou que la liste se poursuit, tout cela pour dire que le caractĂšre impossible d’un film, en l’occurence des lames en guise doigts, constitue comment il est racontĂ©, et non ce qu’il raconte, en l’occurrence la mĂȘme histoire aurait pu ĂȘtre au contĂ©e dans le monde rĂ©el, avec des personnes victimes d’oppressions diverses, ou des personnes considĂ©rĂ©es comme donc pas de rappeler, ça ne mange pas de pain, que ce qui procure Ă  un film sa force restera avant tout ce qu’il raconte, et non comment il le raconte, donc s’il est probable, logique ou possible.© 20th Century Fox FranceFondu au noir pour ce 21Ăšme numĂ©ro de “Comment c’est racontĂ© ?”, merci pour votre Ă©coute, j’espĂšre qu’il vous aura intĂ©ressĂ© !Retrouvez tous les liens du podcast sur dont Facebook, Insta’, tout ça, mais encore et surtout iTunes pour ce-dernier je vous invite Ă  laisser 5 Ă©toiles et un commentaire — c’est trĂšs im-por-tant pour le rĂ©fĂ©rencement du podcast, podcast dont l’habillage musical Ă©tait signĂ© RĂ©mi Lesueur je le rappelle, et l’ m’appelle Baptiste Rambaud, disponible sur Twitter pour rĂ©pondre Ă  vos questions, Ă  vos rĂ©actions, et vous donne rendez-vous donc dans 2 semaines, pour la 22Ăšme sĂ©ance. Tchao !
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Définitionsde EDWARD AUX MAINS D ARGENT, synonymes, antonymes, dérivés de EDWARD AUX MAINS D ARGENT, dictionnaire analogique de
Edward aux mains d’argent Edward Scissorhands est un film amĂ©ricain rĂ©alisĂ© par Tim Burton, sorti en 1990. Il mĂȘle plusieurs genres cinĂ©matographiques, le fantastique, le drame romantique et la comĂ©die, et narre l’histoire d’un jeune homme, Edward, créé par un inventeur mais restĂ© inachevĂ© et qui a des ciseaux Ă  la place des mains. Edward est recueilli par Peg Boggs et tombe amoureux de sa fille, Kim, alors que les habitants de la banlieue rĂ©sidentielle oĂč il vit dĂ©sormais l’accueillent d’abord chaleureusement avant de se retourner contre lui. Johnny Depp, dont c’est la premiĂšre collaboration avec Burton, interprĂšte le rĂŽle-titre d'Edward. La distribution principale est Ă©galement composĂ©e de Winona Ryder, Dianne Wiest, Alan Arkin, Kathy Baker et Anthony Michael Hall. Le film marque aussi la derniĂšre apparition de Vincent Price au cinĂ©ma. Burton Ă©labore l’idĂ©e du film d’aprĂšs sa propre jeunesse passĂ©e dans une banlieue rĂ©sidentielle de Burbank. Il engage Caroline Thompson pour scĂ©nariser son histoire. Le dĂ©veloppement du projet est fortement accĂ©lĂ©rĂ© Ă  la suite du trĂšs important succĂšs commercial remportĂ© par Batman 1989, le prĂ©cĂ©dent film de Burton. Le tournage se dĂ©roule essentiellement en Floride, dans l’aire urbaine de la baie de Tampa. Le film est un succĂšs commercial et est trĂšs bien accueilli par la critique. Il remporte plusieurs rĂ©compenses, dont le prix Hugo du meilleur film et le Saturn Award du meilleur film fantastique. Burton le considĂšre comme son Ɠuvre la plus personnelle. Il y dĂ©veloppe des thĂšmes comme l’exclusion, la dĂ©couverte de soi et la confrontation entre le fantastique et le conformisme. Le film lance la carriĂšre de Depp et associe dĂ©finitivement Burton au mouvement gothique. Synopsis Une grand-mĂšre raconte une histoire Ă  sa petite-fille pour lui expliquer d'oĂč vient la neige qui tombe sur la ville. Cette histoire commence avec un jeune homme appelĂ© Edward Johnny Depp créé par un inventeur Vincent Price vivant seul dans un sombre chĂąteau perchĂ© sur une colline. Mais l'inventeur meurt avant d'avoir pu achever son Ɠuvre, laissant Edward avec des ciseaux aux lames extrĂȘmement acĂ©rĂ©es Ă  la place des mains. Edward vit donc seul dans ce sinistre chĂąteau jusqu'au jour oĂč Peg Boggs Dianne Wiest, reprĂ©sentante en cosmĂ©tiques Avon, dĂ©couvre le chĂąteau et, poussĂ©e par la curiositĂ©, se prĂ©sente Ă  sa porte. Voyant que le jeune homme, timide et inoffensif, vit seul sans avoir le moindre lien avec le monde qui l'entoure, elle dĂ©cide de l'emmener au sein de son foyer situĂ© dans une tranquille banlieue rĂ©sidentielle. Edward commence alors Ă  partager la vie de Peg, de son mari Bill Alan Arkin et de leur fils Kevin Robert Oliveri ĂągĂ© de douze ans. Il devient trĂšs vite le nouveau centre d'intĂ©rĂȘt du quartier et est d'abord accueilli Ă  bras ouverts, ses talents de tailleur de haies et de coiffeur lui valant l'admiration et les sollicitations de toutes les voisines. Edward tombe Ă©galement amoureux de Kim Winona Ryder, la fille aĂźnĂ©e de Peg. Les seuls rĂ©sidents qui Ă©prouvent instantanĂ©ment de la rĂ©pulsion pour Edward sont Esmeralda O-Lan Jones, une fanatique religieuse, et Jim Anthony Michael Hall, le petit ami de Kim. Joyce Kathy Baker, une amie de Peg trĂšs entreprenante, tente de sĂ©duire Edward, causant un accĂšs de panique chez le jeune homme. Jim pousse ensuite Edward Ă  entrer par effraction chez ses parents pour y dĂ©rober de l'argent mais l'alarme se dĂ©clenche et Edward est arrĂȘtĂ© par la police, avant d'ĂȘtre relĂąchĂ©. Cet incident provoque la colĂšre de Kim, qui reproche Ă  Jim d'avoir piĂ©gĂ© Edward, et vaut Ă  ce dernier d'ĂȘtre dĂ©sormais vu avec mĂ©fiance par la communautĂ© du quartier. De plus, Joyce raconte Ă  qui veut l'entendre qu'Edward a tentĂ© de la violer. Les membres de la famille Boggs restent les seuls Ă  soutenir Edward et eux aussi sont mis Ă  l'Ă©cart. Le soir de NoĂ«l, Edward crĂ©e une sculpture de glace, provoquant ainsi un effet de neige qui tombe du ciel, pour le plus grand plaisir de Kim. Jim, jaloux, intervient Ă  ce moment et Edward blesse accidentellement Kim Ă  la main. Jim s'en prend aussitĂŽt Ă  Edward, qui quitte les lieux. Edward est recherchĂ© par les habitants du quartier et sauve Kevin en le poussant du chemin d'un vĂ©hicule qui allait l'Ă©craser. Mais, ce faisant, il blesse le garçon avec ses ciseaux et les rĂ©sidents croient Ă  une nouvelle agression de sa part. Edward s'enfuit jusqu'au chĂąteau, oĂč il est rejoint par Kim. Mais Jim a suivi la jeune fille et s'en prend une nouvelle fois Ă  eux. Quand il frappe Kim, Edward le poignarde avec une de ses lames et Jim fait une chute mortelle. Edward fait ses adieux Ă  Kim, qui l'embrasse et lui avoue son amour. Elle raconte ensuite aux habitants que Jim et Edward se sont entretuĂ©s et leur prĂ©sente pour preuve une main en forme de ciseaux similaire Ă  celles d'Edward. La vieille dame qui raconte l'histoire, qui s'avĂšre ĂȘtre Kim, termine en disant Ă  sa petite-fille qu'elle n'a jamais revu Edward, ne voulant pas que celui-ci la voie vieillir. Edward vit toujours dans le chĂąteau et, Ă©tant une crĂ©ation artificielle, n'est pas affectĂ© par les effets du temps. Il provoque parfois des chutes de flocons de neige sur le quartier en travaillant sur ses sculptures de glace ainsi, Kim sait qu'il est toujours en vie. Fiche technique Titre original Edward Scissorhands Titre français Edward aux mains d'argent RĂ©alisation Tim Burton ScĂ©nario Caroline Thompson, d'aprĂšs une histoire de Tim Burton et Caroline Thompson Photographie Stefan Czapsky Montage Richard Halsey Musique Danny Elfman DĂ©cors Bo Welch Costumes Colleen Atwood Effets spĂ©ciaux Stan Winston Production Denise Di Novi, Tim Burton, Caroline Thompson productrice associĂ©e, Richard Hashimoto producteur dĂ©lĂ©guĂ© SociĂ©tĂ© de production 20th Century Fox SociĂ©tĂ© de distribution 20th Century Fox États-Unis et international Budget 20 000 000 $[1] Pays d'origine États-Unis Langue originale anglais Format couleur - 35 mm - 1,851 - son Dolby SR Genre fantastique, romance, comĂ©die dramatique DurĂ©e 105 minutes Dates de sortie États-Unis 6 dĂ©cembre 1990 premiĂšre mondiale Ă  Los Angeles ; 7 dĂ©cembre 1990 sortie limitĂ©e ; 14 dĂ©cembre 1990 sortie nationale ; Canada 14 dĂ©cembre 1990[2] ; France 10 avril 1991 ; Classification PG-13 aux États-Unis ; tous publics en France ; dĂ©conseillĂ© aux jeunes enfants au QuĂ©bec Distribution Johnny Depp VF JĂ©rĂŽme Berthoud Edward Winona Ryder VF Claire Guyot [jeune] ; RenĂ©e Simonot [ĂągĂ©e] Kim Boggs Dianne Wiest VF Jeanine Forney Peg Boggs Anthony Michael Hall VF Serge Faliu Jim Alan Arkin VF Sady Rebbot Bill Boggs Kathy Baker VF Élisabeth Wiener Joyce Monroe Robert Oliveri VF Emmanuel Garijo Kevin Boggs Vincent Price VF Louis Arbessier l'inventeur O-Lan Jones VF MaĂŻk Darah Esmeralda Dick Anthony Williams VF Mostefa Stiti l'officier de police Allen Conchata Ferrell Helen Caroline Aaron VF Sophie Deschaumes Marge Susan Blommaert Tinka Steven Brill VF Michel Mella Guy, le rĂ©parateur du lave-vaisselle Source et lĂ©gende Version française VF sur AlloDoublage Production DĂ©veloppement du projet Une banlieue rĂ©sidentielle amĂ©ricaine typique, ici dans la ville californienne de San JosĂ©. L'idĂ©e du film trouve son origine dans un dessin reprĂ©sentant un homme avec des ciseaux Ă  la place des mains[4] rĂ©alisĂ© par Tim Burton pendant son adolescence et reflĂ©tant ses sentiments d'isolement et d'incapacitĂ© Ă  communiquer avec les autres habitants de la banlieue rĂ©sidentielle de Burbank, oĂč il demeure[5]. Au sujet de Burbank, Burton affirme Il y avait quelque chose d'Ă©trange qui planait dans cette ville. Les gens Ă©taient amicaux, mais uniquement en surface. Comme s'ils Ă©taient forcĂ©s Ă  l'ĂȘtre »[6]. En 1987, alors que Burton est dans la phase de prĂ©production de Beetlejuice, il engage la jeune romanciĂšre Caroline Thompson pour Ă©crire le scĂ©nario d’Edward aux mains d'argent d'aprĂšs son Ă©bauche d'histoire. ImpressionnĂ© par le premier roman de Thompson, First Born, l'histoire d'un fƓtus avortĂ© qui revient Ă  la vie, Burton pense Ă©galement que ce roman contient le mĂ©lange d'Ă©lĂ©ments fantastiques et sociologiques qu'il dĂ©sire mettre en avant dans son projet[7]. Thompson et Burton s'entendent immĂ©diatement trĂšs bien et Thompson Ă©crit son scĂ©nario comme un poĂšme d'amour » Ă  Burton, dont elle parle comme Ă©tant de toutes les personnes qu'elle connaĂźt, celui qui s'exprime le mieux tout en Ă©tant incapable de construire une seule phrase »[8]. Pendant que Thompson s'attelle Ă  l'Ă©criture du scĂ©nario, Burton commence Ă  dĂ©velopper le projet avec Warner Bros., sociĂ©tĂ© de production avec laquelle il a dĂ©jĂ  collaborĂ© sur ses deux premiers longs-mĂ©trages. Mais, deux mois plus tard, les dirigeants de Warner Bros., qui ne sont pas enthousiasmĂ©s par le projet, vendent les droits du film Ă  la 20th Century Fox[9]. Ce studio accepte de financer le projet tout en accordant Ă  Burton un contrĂŽle absolu sur les aspects crĂ©atifs. Le budget du film est alors estimĂ© aux alentours de huit ou neuf millions de dollars[10]. Pour Ă©crire l'histoire, Burton et Thompson s'inspirent de films tels que Notre-Dame de Paris 1923, Le FantĂŽme de l'OpĂ©ra 1925, Frankenstein 1931, King Kong 1933 et L'Étrange CrĂ©ature du lac noir 1954, ainsi que de plusieurs contes de fĂ©es, comme Pinocchio et La Belle et la BĂȘte. Burton a d'abord l'intention de faire un film musical, quelque chose de grand et lyrique », avant d'abandonner cette idĂ©e[11]. À la suite de l'Ă©norme succĂšs de Batman 1989, Burton fait dĂ©sormais partie des rĂ©alisateurs les plus en vue[12]. Il a l'occasion de rĂ©aliser le film qu'il veut et, plutĂŽt que de mettre tout de suite en chantier la suite de Batman, comme le souhaiterait Warner Bros[4], il choisit de rĂ©aliser Edward aux mains d'argent[12]. Choix des interprĂštes Pour le choix de l'acteur principal, les dirigeants de 20th Century Fox insistent pour que Burton rencontre Tom Cruise. Celui-ci ne correspond pas Ă  l'idĂ©al recherchĂ© par Burton mais le rĂ©alisateur accepte toutefois de le rencontrer[13]. Il le trouve intĂ©ressant mais Cruise soulĂšve beaucoup de questions sur le personnage[14] et souhaite que la fin soit plus heureuse »[15]. De nombreux autres interprĂštes sont Ă©voquĂ©s, notamment Tom Hanks, Jim Carrey, Gary Oldman, William Hurt et Robert Downey Jr.[16]. Ces deux derniers expriment leur intĂ©rĂȘt pour le rĂŽle et sont envisagĂ©s alors que Tom Hanks est approchĂ© mais prĂ©fĂšre s'engager sur Le BĂ»cher des vanitĂ©s[10],[11]. Michael Jackson est Ă©galement intĂ©ressĂ© pour tenir le rĂŽle d'Edward[17],[16]. Johnny Depp, qui est alors dĂ©sireux de casser son image d'idole des adolescents associĂ©e Ă  son rĂŽle dans la sĂ©rie 21 Jump Street, lit le scĂ©nario. Selon ses propres termes, Depp pleure comme un nouveau-nĂ© » Ă  la lecture du script et se trouve immĂ©diatement des connexions personnelles et Ă©motionnelles avec l'histoire[18]. Depp et Burton se rencontrent pour la premiĂšre fois en avril 1989 au Bel Age Hotel de Los Angeles[13],[16] mais, mĂȘme si l'entrevue se passe bien, l'acteur estime que ses chances sont assez minces en raison de la concurrence d'interprĂštes plus cĂ©lĂšbres[19]. Le premier choix de Burton se porte nĂ©anmoins sur Depp, le rĂ©alisateur expliquant que ses yeux ont retenu mon attention, c'est un Ă©lĂ©ment trĂšs important pour moi, et le regard d'Edward allait ĂȘtre une chose capitale puisque c'est un personnage quasi muet »[13]. Pour prĂ©parer son rĂŽle, Depp visionne beaucoup de films de Charlie Chaplin afin d'Ă©tudier comment faire passer des sentiments sans dialogues[20]. Burton approche tout de suite Winona Ryder, petite amie de Depp Ă  cette Ă©poque, pour tenir le rĂŽle de Kim en raison de leur collaboration trĂšs positive sur Beetlejuice[21]. Drew Barrymore auditionne Ă©galement pour le rĂŽle[22] mais Ryder est le premier membre de la distribution Ă  ĂȘtre attachĂ© au projet[11]. Dianne Wiest est cependant la premiĂšre Ă  signer et Burton explique Ă  son sujet Elle a Ă©tĂ© la premiĂšre Ă  lire le scĂ©nario, Ă  le soutenir, et elle a entraĂźnĂ© dans son sillage de nombreux autres comĂ©diens parce qu'elle est trĂšs respectĂ©e dans la profession »[23]. Crispin Glover auditionne pour le rĂŽle de Jim mais c'est Anthony Michael Hall qui est finalement choisi[10]. Kathy Baker, connue pour ses rĂŽles dramatiques, voit dans le personnage de Joyce, la voisine qui essaie de sĂ©duire Edward, une occasion parfaite de percer dans la comĂ©die[11]. Alan Arkin, choisi pour le rĂŽle de Bill Boggs, avoue que sa premiĂšre lecture du script l'a laissĂ© un peu perplexe. Rien n'avait de sens pour moi jusqu'Ă  ce que je voie les dĂ©cors. L'imagination visuelle de Burton est extraordinaire »[11]. Le rĂŽle de l'inventeur est Ă©crit spĂ©cifiquement pour Vincent Price, idole de jeunesse de Burton avec qui il est devenu ami aprĂšs le tournage du court-mĂ©trage Vincent 1982. C'est le dernier rĂŽle tenu par Price au cinĂ©ma avant sa mort, survenue en 1993[24]. Tournage Burbank est envisagĂ© comme possible lieu de tournage pour la banlieue rĂ©sidentielle oĂč se dĂ©roule l'essentiel du film, mais Burton estime que la ville s'est beaucoup trop transformĂ©e depuis son enfance. Il choisit plutĂŽt de tourner en Floride afin d'ĂȘtre loin d'Hollywood et parce que les banlieues rĂ©sidentielles de cet État ressemblent Ă  celles de sa jeunesse en Californie[25]. Le film est donc principalement tournĂ© Ă  Lutz et Land O' Lakes, ainsi qu'au Southgate Shopping Center de Lakeland[26],[27]. Une cinquantaine de familles donnent leur accord pour que l'Ă©quipe du film tourne dans leurs maisons et refasse leurs dĂ©corations intĂ©rieures et extĂ©rieures[28]. Le chef dĂ©corateur Bo Welch transforme le quartier choisi pour le tournage en suivant les indications de Burton, supprimant les ornementations sortant de l’ordinaire et peignant les façades dans des couleurs pastels afin de le rendre encore plus fade[29]. Welch dĂ©cide de repeindre les façades uniquement en quatre couleurs, vert, rose, jaune et bleu, afin d'unifier l'aspect du quartier[30], et rĂ©duit Ă©galement la taille des fenĂȘtres pour donner une impression de paranoĂŻa[31]. Les sculptures de haies gĂ©antes créées par Edward sont fabriquĂ©es en recouvrant des armatures mĂ©talliques par des grillages et en tissant par-dessus des milliers de brindilles en plastique[32]. Le dĂ©cor extĂ©rieur du chĂąteau fait plus de 25 mĂštres de hauteur ; il est construit prĂšs de Dade City[29]. Le tournage du film dure plus de trois mois, du 26 mars au 19 juillet 1990. Il crĂ©e des centaines d'emplois temporaires dans l'aire urbaine de la baie de Tampa et injecte plus de 4 000 000 $ dans l'Ă©conomie locale[33]. Les intĂ©rieurs du chĂąteau sont tournĂ©s en dernier dans un studio de Los Angeles[31]. Pour crĂ©er les mains en lames de ciseaux d'Edward, Burton fait appel Ă  Stan Winston, qui a dĂ©jĂ  travaillĂ© sur Aliens, le retour et Predator et qui collaborera Ă  nouveau avec Burton en rĂ©alisant le maquillage du Pingouin pour Batman Le DĂ©fi[34]. Le costume et le maquillage que Depp doit porter nĂ©cessitent presque deux heures par jour pour ĂȘtre appliquĂ©s[35]. Les lames faites de plastique dur sont fixĂ©es sur des gants en urĂ©thane souple et Depp s'entraĂźne Ă  les manier avant le tournage. L'acteur blesse nĂ©anmoins Hall au bras avec une de ses lames lors du tournage d'une scĂšne, la blessure Ă©tant toutefois sans gravitĂ©[28]. Le costume trĂšs serrĂ© que Depp doit porter n'est pas suffisamment aĂ©rĂ©, et l'acteur est victime de plusieurs malaises en dĂ©but de tournage. Depp prend l'initiative de supprimer plusieurs rĂ©pliques de son personnage, estimant que celui-ci doit parler le moins possible et d'une maniĂšre enfantine. Il adopte un jeu tout en retenue, s'appuyant essentiellement sur son regard, ce qui inquiĂšte Burton au premier abord. Mais le rĂ©alisateur est totalement enthousiaste aprĂšs avoir visionnĂ© les premiers rushes[28]. Durant le tournage, Burton s'amuse Ă©galement beaucoup de l'apparence qu'il a donnĂ©e Ă  Winona Ryder, l'affublant d'une perruque blonde et d'une tenue de pom-pom girl et crĂ©ant ainsi un personnage totalement Ă  contre-emploi pour l'actrice qui dĂ©testait ce genre de filles quand elle Ă©tait au lycĂ©e[37]. Au sujet de la relation entre Depp et Ryder, Burton affirme qu'ils ont Ă©tĂ© trĂšs professionnels durant tout le tournage et que leur histoire d'amour a contribuĂ© Ă  renforcer le cĂŽtĂ© romantique du film[28]. Bande originale La bande originale du film est composĂ©e par Danny Elfman, dont c'est la quatriĂšme collaboration avec Burton en autant de films du rĂ©alisateur. Elfman s'inspire des Ɠuvres de Piotr Ilitch TchaĂŻkovski, et notamment de Casse-Noisette, pour composer sa musique et l'enregistre avec un orchestre de soixante-dix-neuf musiciens[38]. Trois chansons de Tom Jones sont aussi utilisĂ©es pour le film Delilah, With These Hands et It's Not Unusual, cette derniĂšre Ă©tant plus tard rĂ©utilisĂ©e par Burton et Elfman dans Mars Attacks! 1996. Elfman cite la musique de ce film comme sa composition favorite parmi celles qu'il a rĂ©alisĂ©es[39]. Accueil Box-office AprĂšs le tournage, les responsables de 20th Century Fox sont si inquiets Ă  propos de l'apparence d'Edward qu'ils tentent de tenir secrĂštes les images de Depp en costume jusqu'Ă  la sortie du film[29]. Les projections tests du film sont encourageantes et Joe Roth, le prĂ©sident de 20th Century Fox, envisage d'assurer sa promotion Ă  l'Ă©chelle de celle d'un blockbuster avant d'y renoncer, pour que le film trouve sa propre place et ne soit pas sorti de son univers si particulier[40]. AprĂšs une sortie limitĂ©e dans deux salles le 7 dĂ©cembre 1990, le film sort aux États-Unis le 14 dĂ©cembre 1990 dans 1 023 salles et rapporte 6 325 249 $ pour son premier week-end d'exploitation[41]. Il rapporte dans le monde entier 86 024 005 $, dont 56 362 352 $ aux États-Unis[41]. Il se classe ainsi au 18e rang du box-office mondial des films sortis en 1990[42] et est largement bĂ©nĂ©ficiaire comparativement Ă  son budget de 20 000 000 $. En France, il rĂ©alise 618 261 entrĂ©es[43]. Pays ou rĂ©gion Box-office Date d'arrĂȘt du box-office Nombre de semaines États-Unis 56 362 352 $ 10 fĂ©vrier 1991 10 France 618 261 entrĂ©es - - Total mondial 86 024 005 $ - - Accueil critique Le film reçoit un accueil critique trĂšs positif. Il recueille 91 % de critiques favorables, avec un score moyen de 7,7⁄10 sur la base de 55 critiques collectĂ©es, sur le site Rotten Tomatoes[44]. Sur le site Metacritic, il obtient un score de 74⁄100, sur la base de 19 critiques collectĂ©es[45]. En 2008, le magazine Empire le classe Ă  la 66e place dans sa liste des 500 meilleurs films de tous les temps[46]. Les Cahiers du cinĂ©ma le classent au 7e rang de leur liste des meilleurs films de 1991[47]. Parmi les critiques positives, Owen Gleibermen, d’Entertainment Weekly, donne au film la note de A-, affirmant qu'il s'agit du film le plus sincĂšre » de Tim Burton, rehaussĂ© par l' adorable musique de conte de fĂ©es » de Danny Elfman, et que le personnage d'Edward est sa rĂ©ussite la plus pure ». Il regrette nĂ©anmoins certaines faiblesses dans la narration[48]. Pour Janet Maslin, du New York Times, Burton se rĂ©vĂšle ĂȘtre d'une inventivitĂ© impressionnante » et le film, visuellement obsĂ©dant, est le conte d'une gentillesse incomprise et d'une crĂ©ativitĂ© Ă©touffĂ©e, du pouvoir qu'a la civilisation de corrompre l'innocence, d'une belle insouciante et d'une bĂȘte au grand cƓur »[49]. Desson Howe, du Washington Post, estime que l'interprĂ©tation de Johnny Depp est parfaite, que Burton a construit un monde surrĂ©aliste et amusant, et que, si la fin peut laisser insatisfait, il y a trop Ă  apprĂ©cier dans le film pour que cela le gĂąche[50]. Jo Berry, du magazine Empire, Ă©voque une fable moderne qui rĂ©ussit admirablement en tant que comĂ©die tranchante et histoire d'amour douloureusement triste », servie par des dĂ©cors imaginatifs », une histoire fascinante » et de brillantes interprĂ©tations, souvent Ă  contre-emploi, notamment celle de Depp[51]. Richard Corliss, du Time, trouve qu'il s'agit d'une comĂ©die pleine d'esprit » qui se termine de façon poignante et d'une des fables les plus lumineuses et douce-amĂšres » qu'il ait vues[52]. Et pour Peter Travers, de Rolling Stone, il s'agit du film fantastique le plus comique, romantique et lancinant » Ă  la fois, bĂ©nĂ©ficiant d'une interprĂ©tation formidable » de Depp ; le film comporte quelques scĂšnes maladroites » ou trop chargĂ©es » et n'est donc pas parfait » mais est quelque chose de mieux de la pure magie »[53]. Du cĂŽtĂ© des critiques nĂ©gatives, Roger Ebert, du Chicago Sun-Times, donne au film 2 Ă©toiles sur 4, affirmant que l'histoire et les personnages ne sont pas Ă  la hauteur du talent visuel de Burton et que la fin est si faible qu'elle en est dĂ©primante »[54]. Mick La Salle, du San Francisco Chronicle, estime que le film n'est pas engagĂ© Ă©motionnellement » mais, au contraire, suffisant et miĂšvre »[55]. Et Jonathan Rosenbaum, du Chicago Reader, trouve que le film ne convainc jamais pleinement » malgrĂ© son originalitĂ© et les dĂ©cors saisissants » et que l'interprĂ©tation de Depp n'est pas Ă  la hauteur de celles des interprĂštes principaux des prĂ©cĂ©dents films de Burton[56]. En France, Iannis Katsahnias, des Cahiers du cinĂ©ma, Ă©voque une rĂ©ussite absolue », un conte de fĂ©es magique, symphonie mĂ©lancolique en quatre couleurs pastels » portĂ© par ses principaux interprĂštes Depp sublime », Dianne Wiest absolument gĂ©niale » et Winona Ryder merveilleuse d’ambiguĂŻtĂ© ». Il met en avant la mise en abyme du conte essayant de crĂ©er une illusion narrative tout en rĂ©duisant le scĂ©nario au strict minimum, visant la perte du spectateur, l'Ă©vanouissement de la logique et de la vraisemblance par l'accumulation des dĂ©tails »[57]. Les rĂ©dacteurs de La Revue du cinĂ©ma, dans sa rĂ©trospective annuelle, estiment que le film est une belle rĂ©ussite sur le plan de l'imagerie, que son ton est Ă  la fois satirique, romantique et visionnaire » et qu'il est troublant par sa capacitĂ© Ă  confĂ©rer une ferveur, une souffrance et une folie proprement humaines Ă  des personnages issus des univers les plus dĂ©libĂ©rĂ©ment factices »[58]. Pour FrĂ©dĂ©ric Strauss, de TĂ©lĂ©rama, il s'agit du plus beau film » de Burton, qui donne toute la mesure de son goĂ»t du merveilleux », oĂč il rĂ©alise pleinement son ambition de raconter une histoire par le jeu des couleurs » et traite brillamment de la tolĂ©rance et de la peur de l'autre »[59]. Thomas Bourguignon, de Positif, est plus nuancĂ©, affirmant que cette tentative d'aborder Ă  la fois le conte de fĂ©es et le conte philosophique, critique corrosive du conformisme amĂ©ricain » est une satire souvent drĂŽle dans sa mise en scĂšne » mais reste assez superficielle et convenue dans ses thĂšmes » et que l'aspect sentimental du conte de fĂ©es ne se prĂȘte pas toujours Ă  la distanciation ironique du conte voltairien » mais constitue pourtant une tentative aboutie de modernisation du conte, oĂč l'aveuglante naĂŻvetĂ© de l'histoire recouvre un vaste champ symbolique, Ă©motionnel et poĂ©tique »[60]. Distinctions Le film a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© par le prix Hugo, le Saturn Award du meilleur film fantastique et le BAFTA Award des meilleurs dĂ©cors. Il a reçu trois autres nominations aux BAFTA Awards, ainsi qu'une nomination pour l'Oscar des meilleurs maquillages et coiffures, et Johnny Depp a Ă©tĂ© nommĂ© pour le Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comĂ©die. Il fait partie de la liste du BFI des 50 films Ă  voir avant d'avoir 14 ans Ă©tablie en 2005 par le British Film Institute[61]. RĂ©compenses AnnĂ©e CĂ©rĂ©monie ou rĂ©compense Prix LaurĂ©ates 1991 Prix Hugo[62] Meilleur film 1992 BAFTA Awards[63] Meilleurs dĂ©cors Bo Welch Saturn Awards Meilleur film fantastique Prix Sant Jordi du cinĂ©ma Meilleur film Ă©tranger Meilleure actrice Ă©trangĂšre Winona Ryder Nominations AnnĂ©e CĂ©rĂ©monie ou rĂ©compense Prix NommĂ©es 1991 Oscars du cinĂ©ma[65] Meilleur maquillage Ve Neill et Stan Winston Golden Globes[66] Meilleur acteur dans un film musical ou une comĂ©die Johnny Depp NSFC Awards Meilleure actrice dans un second rĂŽle Dianne Wiest 1992 British Academy Film and Television Arts Awards[63] Meilleurs costumes Colleen Atwood Meilleurs maquillages et coiffures Ve Neill Meilleurs effets visuels Stan Winston Saturn Awards Meilleure actrice Winona Ryder Meilleure musique Danny Elfman Meilleurs costumes Colleen Atwood Meilleur acteur dans un second rĂŽle Alan Arkin Meilleure actrice dans un second rĂŽle Dianne Wiest Grammy Awards Meilleure bande originale Danny Elfman Analyse Un chĂąteau d'aspect gothique. Selon Tim Burton, les thĂšmes principaux du film sont l'isolement et la dĂ©couverte de soi. Les ciseaux symbolisent pour lui le cĂŽtĂ© Ă  la fois destructeur et crĂ©atif d'Edward[67]. Le chĂąteau gothique est un dĂ©cor que Burton associe Ă  la solitude mais qui est aussi une rĂ©action Ă  la banlieue rĂ©sidentielle[68]. Il Ă©voque cette banlieue comme un endroit oĂč il n'y a ni histoire, ni culture, ni passion pour quoi que ce soit. Les choix qui y sont offerts sont de se conformer Ă  la norme et ainsi de sacrifier une partie de sa personnalitĂ©, ou bien de dĂ©velopper une vie intĂ©rieure trĂšs riche qui fait se sentir diffĂ©rent[69]. Burton affirme toutefois que ce n'est pas un mauvais endroit. C'est un endroit bizarre. J'ai essayĂ© de maintenir un Ă©quilibre dĂ©licat en le rendant amusant et Ă©trange sans porter de jugement catĂ©gorique »[30]. La fin du film, oĂč une foule en colĂšre poursuit la crĂ©ature » jusqu'au chĂąteau, trouve son inspiration principale dans le point culminant du film Frankenstein 1931, oĂč figure une scĂšne similaire[68]. L'Ă©poque Ă  laquelle se dĂ©roule l'histoire est volontairement laissĂ©e indĂ©finie mĂȘme si elle rappelle les annĂ©es 1950. Le film prĂ©sente une structure semblable Ă  un conte de fĂ©es avec un prologue et un Ă©pilogue oĂč la grand-mĂšre prĂ©sente et conclut l'histoire[70]. Thomas Bourguignon, de Positif, voit le film comme un conte de fĂ©es moderne oĂč le hĂ©ros doit sortir de son isolement Ă  travers un parcours initiatique afin d'opĂ©rer sa mĂ©tamorphose le costume d'Edward pouvant ĂȘtre comparĂ© Ă  la chrysalide d'un papillon[60]. Peg y joue le rĂŽle de la gentille fĂ©e qui tente d'aider Edward Ă  trouver sa place au sein des hommes, avec pour toute baguette magique un simple pinceau de cosmĂ©tique », Kim celui de la belle princesse Ă  conquĂ©rir », et les amies de Peg ceux des mĂ©chantes sorciĂšres dont les rĂ©unions tĂ©lĂ©phoniques semblent tisser une toile de malĂ©fices ». Mais, contrairement au conte de fĂ©es classique, Edward ne rĂ©ussit pas sa mĂ©tamorphose. Il semble d'abord s'intĂ©grer Ă  travers son art, passant du travail sur les vĂ©gĂ©taux Ă  celui sur les animaux puis les humains avant d'ĂȘtre rejetĂ© et de travailler le minĂ©ral, la glace, symbole de puretĂ© mais aussi d'immobilitĂ© ». Il rate aussi son initiation sexuelle et crĂ©e au lieu de procrĂ©er, fĂ©condant ainsi les esprits plutĂŽt que les corps » en apportant la beautĂ© et la puretĂ© qui sont Ă  mĂȘme de crĂ©er un monde nouveau ». Sa fonction n'est pas de s'intĂ©grer au monde mais de rester Ă  l'Ă©cart, la dĂ©couverte de soi Ă©tant ici celle d'une vocation artistique[60]. Selon Antoine de Baecque, l'angoisse urbaine » moderne est vue sous l'angle inĂ©dit du conte de fĂ©es et les paysans du XVIIe siĂšcle prennent pour l'occasion l'apparence de banlieusards amĂ©ricains. Ceux-ci tentent de conformer Edward Ă  leur norme et le traitent par l'intolĂ©rance quand ils s'aperçoivent de leur Ă©chec[71]. Pour Alexandre Tylski, dans la revue en ligne Cadrage, le film traite avant tout de la juxtaposition entre le conformisme et le fantasque », la rencontre entre les habitants d'une banlieue rĂ©sidentielle conventionnelle et Edward, jeune homme crĂ©atif mais coupĂ© du monde par les ciseaux qui lui tiennent lieu de mains[72]. L'opposition entre ces deux univers est mise en valeur dĂšs le dĂ©but du film Ă  travers le contraste entre le chĂąteau gothique et expressionniste oĂč vit Edward et le quartier rĂ©sidentiel situĂ© en contrebas oĂč toutes les maisons se ressemblent. Le grand trou dans le toit du chĂąteau est pour Tylski une allĂ©gorie du trou qu'Edward a dans le cƓur, ce dernier Ă©tant condamnĂ© Ă  vivre en reclus en raison de sa diffĂ©rence. Edward compense le manque qu'il ressent par une crĂ©ativitĂ© dĂ©bordante, sculptant les haies et la glace et crĂ©ant Ă  la fin du film une rĂ©alitĂ© qui vient se greffer sur le quotidien puisque les flocons qu'il crĂ©e en taillant la glace tombent en neige sur le quartier. Edward Ă©tant trĂšs peu loquace, Burton fait passer ses sentiments Ă  travers son regard. Ainsi, lorsque Edward est interrogĂ© sur un plateau de tĂ©lĂ©vision et qu'on lui demande s'il a une petite amie, il reste muet mais son regard, par un effet de miroir inĂ©dit », croise celui de Kim via l'Ă©cran de tĂ©lĂ©vision. Le regard, et avant tout celui de Burton sur ses personnages, est pour Tylski un autre thĂšme trĂšs important du film, et celui qu'il trouve le plus marquant est celui de l'inventeur au moment de sa mort, un regard horrifiĂ© soit par la conscience de sa mort soit par la conscience soudaine d'avoir créé un ĂȘtre inachevĂ© »[72]. Pour Bourguignon, la satire du conformisme est visible Ă  travers les personnages stĂ©rĂ©otypĂ©s. À l'instar du travail Ă  la chaĂźne qu'accomplissent dans le manoir des machines aux formes humaines, chaque individu semble programmĂ©, sa place attribuĂ©e, sa fonction dĂ©terminĂ©e dans le processus social ». Seule Kim parvient Ă  y Ă©chapper grĂące au pouvoir libĂ©rateur de l'amour, seul capable de nous rendre unique »[60]. Influence culturelle Edward aux mains d'argent reprĂ©sentĂ© en cosplay. Tim Burton considĂšre le film comme son Ɠuvre la plus personnelle[73] et s'affirme avec ce film comme la quintessence du rĂ©alisateur gothique », saisissant la sensibilitĂ© de la culture gothique aussi bien dans la forme que dans le fond et s'Ă©rigeant en dĂ©fenseur du mouvement contre les stĂ©rĂ©otypes nĂ©gatifs rĂ©pandus par les mĂ©dias[74]. Le film marque la premiĂšre collaboration entre le rĂ©alisateur et Johnny Depp et contribue Ă  lancer la carriĂšre de ce dernier[28]. En 2005, le chorĂ©graphe Matthew Bourne crĂ©e une adaptation du film avec l'aide de Caroline Thompson et Danny Elfman. Cette adaptation sous forme de danse contemporaine comporte uniquement de la danse et de la musique, sans chant ni dialogue, et est créée au Sadler's Wells Theatre de Londres avant de partir en tournĂ©e Ă  travers le monde[75],[76]. En 2010, le metteur en scĂšne Richard Crawford crĂ©e Ă  Brooklyn une piĂšce de théùtre basĂ©e sur le film[77]. Entre 2014 et 2015, une suite du film se dĂ©roulant plusieurs dĂ©cennies plus tard est publiĂ©e par IDW sous la forme d'une bande dessinĂ©e en dix numĂ©ros scĂ©narisĂ©e par Kate Leth avec des dessins de Drew Rausch[78]. La chanson Scissorhands The Last Snow du groupe de metal gothique Motionless in White, qui figure sur leur album Creatures 2010, rend hommage Ă  l'impact qu'a eu le film sur le mouvement gothique[79]. L'Ă©pisode Un cheveu dans la soupe The Barber de la cinquiĂšme saison de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Seinfeld fait plusieurs rĂ©fĂ©rences au film[80], de mĂȘme qu'un Ă©pisode des Simpson intitulĂ© Homer aux mains d'argent Homer Scissorhands[81]. Une espĂšce d'arthropode Ă©teinte depuis la pĂ©riode du Cambrien et aux pinces rappelant les mains-ciseaux d'Edward a Ă©tĂ© nommĂ©e Kooteninchela deppi en hommage Ă  l'acteur Johnny Depp et Ă  son rĂŽle dans le film[82]. Éditions en vidĂ©o Sur le marchĂ© vidĂ©o, Edward aux mains d'argent est d'abord distribuĂ© en VHS quelques mois aprĂšs sa sortie au cinĂ©ma. Il sort en DVD le 5 septembre 2000 en rĂ©gion 1[83] et le 25 octobre 2000 en rĂ©gion 2. Cette version en DVD comprend les commentaires audio de Tim Burton et Danny Elfman et un court making-of du film. La version en disque Blu-ray sort le 9 octobre 2007 en rĂ©gion 1[83] et le 4 janvier 2008 en rĂ©gion 2. Elle ne comporte pas de bonus supplĂ©mentaires par rapport Ă  la version en DVD[85]. Notes et rĂ©fĂ©rences en Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© Edward Scissorhands » voir la liste des auteurs. ↑ en Edward Scissorhands », sur The Numbers consultĂ© le 7 avril 2012. ↑ Edward aux mains d'argent », sur consultĂ© le 1er novembre 2015. ↑ a et b Salisbury 2009, p. 139. ↑ Salisbury 2009, p. 141. ↑ Iannis Katsahnias, La coupe d'un grand », Cahiers du cinĂ©ma, no 442,‎ avril 1991, p. 41. ↑ Salisbury 2009, p. 140. ↑ en Donna Foote et David Ansen, The Disembodied Director », Newsweek,‎ 21 janvier 1991. ↑ en John Evan Frook, Canton product at Colpix starting gate », sur Variety consultĂ© le 8 avril 2012. ↑ a b et c en Frank Rose, Tim Cuts Up », PremiĂšre,‎ janvier 1991, p. 42-47. ↑ a b c d et e en Nina Easton, For Tim Burton, This One's Personal », Los Angeles Times,‎ 12 aoĂ»t 1990. ↑ a et b Baecque 2007, p. 64. ↑ a b et c Baecque 2007, p. 65. ↑ Salisbury 2009, p. 144-145. ↑ en Chris Hewitt, Tom Cruise The alternative universe », Empire,‎ 2 janvier 2003, p. 67. ↑ a b et c Marie Mougin, Tim Burton et Johnny Depp la rencontre qui a changĂ© leurs vies et leurs carriĂšres », sur France Inter consultĂ© le 19 aoĂ»t 2019. ↑ en Josh Rottenberg, Hollywood's Mad Hatter », sur Entertainment Weekly consultĂ© le 6 avril 2012. ↑ Salisbury 2009, p. 8-9. ↑ Salisbury 2009, p. 10-11. ↑ en Milica Zujko, Johnny Depp’s Edward Scissorhands, an Inspiration for Scientists », sur 11 aoĂ»t 2013 consultĂ© le 5 novembre 2015. ↑ Salisbury 2009, p. 146. ↑ en Bernard Weinraub, The Name Is Barrymore But the Style Is All Drew's », The New York Times,‎ 7 mars 1993. ↑ Salisbury 2009, p. 149. ↑ Salisbury 2009, p. 150-151. ↑ Salisbury 2009, p. 147. ↑ Hanke 2000, p. 97-100. ↑ en Edward Scissorhands film locations », sur consultĂ© le 7 avril 2012. ↑ a b c d et e Brian J. 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Annexes Bibliographie document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article. en Ken Hanke, Tim Burton An Unauthorized Biography of the Filmmaker, New York, St Martin's Press, 2000 ISBN 1580631622 HervĂ© Joubert-Laurencin et Catherine Schapira, Edward aux mains d'argent Tim Burton, Paris, Les Enfants de cinĂ©ma, coll. Cahiers de notes sur
 » OCLC 494239726 — Document pĂ©dagogique Ă©ditĂ© dans le cadre du dispositif École et cinĂ©ma. Antoine de Baecque, Tim Burton, Paris, Cahiers du cinĂ©ma, 2007 ISBN 2866424751 Tim Burton et Mark Salisbury, Burton on Burton, Points, 2009 ISBN 978-2-7578-3154-0 Liens externes Ressources relatives Ă  l'audiovisuel Centre national du cinĂ©ma et de l'image animĂ©e CinĂ©-Ressources CinĂ©mathĂšque quĂ©bĂ©coise en AllMovie en American Film Institute it en Metacritic en Movie Review Query Engine de OFDb en Oscars du cinĂ©ma en Rotten Tomatoes mul The Movie Database Ressource relative aux beaux-arts en Museum of Modern Art Ressource relative Ă  la bande dessinĂ©e en Comic Vine
Si vous aimez les dĂ©cors roses et noirs et les hĂ©ros pas comme il faut. Ce film est fait pour vous! Allez voir Edward aux mains d'argent! - Corentin . Salut! Je suis Guillaume, j'ai 13 ans et je vais vous parler de mon film prĂ©fĂ©rĂ©: Edward aux mains d'argent. C'est l'histoire de Peggy, une vendeuse de produit Avon, qui tente sa chance Ă  la porte d'un sinistre chĂąteau. PHOTOS. "Edward aux mains d'argent" les lieux de tournage ont bien changĂ© en 25 ans INTERNET - Remontons quelques annĂ©es en arriĂšre, quand les dĂ©cors de cinĂ©ma n'Ă©taient pas tous créés par ordinateur. Un internaute a partagĂ© lundi 3 aoĂ»t sur Imgur une sĂ©rie de photos "avant-aprĂšs" des lieux de tournages du film "Edward aux Mains d'argent", rĂ©alisĂ© par Tim Burton et sorti en France en 1991. L'auteur des clichĂ©s raconte qu'il habitait le quartier quand l'Ă©quipe du film a posĂ© ses bagages. Une pĂ©riode dont l'internaute se rappelle trĂšs bien. Et aussi À quoi ressemblent ces lieux de tournage cultes aujourd'hui ? DĂ©couvrez les photos de Suburbia ci-dessous. Vous pouvez aussi faire un saut sur Google Maps pour vous promener dans le quartier oĂč l'homme aux mains-ciseaux interprĂ©tĂ© par Johnny Depp. Re-dĂ©couvrez la bande-annonce ci-dessus. Edward aux mains d’argent est un conte dont le sujet est la dicrimination. J’ai bien aimĂ© ce film dont la scĂšne de la rencontre entre Peggy Boggs et Edward, et la scĂšne oĂč Edward tue Jim « le brutal », petit ami de Kim et celle oĂč Kim dĂ©couvre Edward et oĂč il perce son lit. Dans l’ensemble ce film est trĂšs bien, j’ai aimĂ©. Nous allons enfin connaĂźtre la suite des aventures d’Edward aux mains d’argent, le film de Tim Burton sorti en 1990. Et ce sera sous la forme de comic-book ! Edward aux mains d’argent Ă©tait le premier film rĂ©unissant les talents de Johnny Depp et de Tim Burton ; il avait rencontrĂ© un succĂšs tant public que critique. L’histoire de cet homme Ă©trange aux mains remplacĂ©es par de longues cisailles avait tout pour Ă©mouvoir acceptĂ© puis rejetĂ© par la banlieue cossue qui l’avait accueilli, Edward nous permet de nous interroger sur l’acceptation de soi, l’exclusion
 Ce film devenu culte laissait cependant une question en suspens qu’était devenu Edward aprĂšs avoir Ă©tĂ© chassĂ© de la ville ? Un comic aux Ă©ditions IDW tentera de rĂ©pondre Ă  cette question en cinq tomes, dans un graphisme trĂšs proche de l’esthĂ©tique du film. Edward y rencontrera notamment la petite fille de Kim, Meg, que l’on peut voir Ă  la fin du film originel. La couverture ci-dessus, celle du premier tome, est dessinĂ©e par Gabriel Rodriguez, que vous connaissez dĂ©jĂ  si vous avez vu la chouette chronique de PĂ©nĂ©lope dĂ©diĂ©e Ă  Locke & Key ! Le premier volume sortira pour Halloween. PlutĂŽt pressĂ©-e, ou pensez-vous qu’il y a des questions qu’il vaut mieux laisser sans rĂ©ponse ? Vouspouvez regarder Edward aux mains d’argent films complets en ligne gratuitement sur 123movies et Reddit. Il eEdward aux mains d’argentiste Ă©galement quelques autres sites Web avec tout le film disponible gratuitement. Vous pouvez Ă©galement regarder Edward aux mains d’argent sur Disney Plus, HBO MaEdward aux mains d’argent,
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Sil n’a jamais Ă©tĂ© diagnostiquĂ© officiellement pour autant qu’on le sache, l’hypothĂšse Ă©claire certains de ses films sous un angle trĂšs intĂ©ressant, et l’un d’entre eux en particulier : Edward aux mains d’argent, revu ce soir pour la premiĂšre fois Ă  la lumiĂšre de ces Ă©lĂ©ments. S’il est quasiment certain que Tim
Edward aux mains d'argent », un film de Tim Burton 1990 Le talon d'Achille d'un cinĂ©ma qui accorde une place importante Ă  l'imaginaire et au merveilleux se situe peut-ĂȘtre dans la confrontation avec les autres formes d'imaginaires que cette imagination rencontre lorsqu'elle Ă©tend sa toile. Elle aurait tendance Ă  dĂ©valuer, caricaturer voire tout simplement nier les imaginaires qui ne lui ressemblent pas, ainsi que toute personne, au premier coup d’Ɠil, qui serait de son point de vue dĂ©nuĂ©e d'imagination, comme si cela Ă©tait possible. Plusieurs films de Tim Burton, Edward aux mains d'argent en tĂȘte, traduisent ce constat. Ils en jouent mĂȘme dĂ©libĂ©rĂ©ment puisqu'ils permettent au cinĂ©aste d'afficher sa singularitĂ© incomprise et de prendre sa revanche sur ceux qui lui ont collĂ© un Ă©tiquette durant sa jeunesse. Comme nous avons essayĂ© de le montrer dans un prĂ©cĂ©dent texte, l'imaginaire de Tim Burton est policier il juge, hiĂ©rarchise, oppose, nie. C'est un imaginaire qui se mĂ©rite et qui semble avoir besoin de se dĂ©ployer en opposition avec autre chose que lui-mĂȘme. Tout le monde ne peut pas y accĂ©der, Ă  l'image de ces pauvres gens aux goĂ»ts mainstream, ces sales gosses narcissiques, ces ados abrutis par la biĂšre ou ces pĂšres beaufs fans de baseball qui peuplent sa filmographie. Ce phĂ©nomĂšne n'est pas liĂ© Ă  la trajectoire dĂ©cadente qu'a connu le cinĂ©ma de Tim Burton. Il Ă©tait dĂ©jĂ  pleinement Ă  l’Ɠuvre dans Edward aux mains d'argent, qui est pourtant considĂ©rĂ© comme son film le plus personnel et un des meilleurs films des annĂ©es 90. Or, dans Batman, une commande rĂ©alisĂ©e un an plus tĂŽt, cet imaginaire policier s'efface au profit de l'unitĂ© diĂ©gĂ©tique hĂ©ritĂ©e du comics oĂč les imaginaires des personnages se retrouvent Ă©gaux entre eux. Faudrait-il alors revoir la filmographie de Burton au prisme de l'opposition entre film personnel et film de commande ? Ses films ne sont-ils pas plus riches et stimulants lorsqu'ils laissent au placard leur esprit revanchard ? Edward aux mains d'argent » et son imaginaire policier Le prologue d'Edward aux mains d'argent prĂ©sente l'enfant burtonien par excellence. Il neige et le petit ange est couchĂ© bien au chaud dans son lit en attendant que sa grand-mĂšre lui raconte une merveilleuse histoire. Ce sera celle d'Edward, une crĂ©ature inachevĂ©e créée de toute piĂšce par un inventeur qui habite dans un chĂąteau surplombant une petite banlieue amĂ©ricaine. Celle-ci se caractĂ©rise par la multitude de couleurs qui s'en dĂ©gagent, tout y semble joyeux et agrĂ©able. Mais il ne faut pas s'y tromper derriĂšre les apparences se cache un quotidien triste et sans saveur. Les maris partent travailler Ă  la mĂȘme heure pendant que les femmes restent au foyer Ă  pinailler et converser entre elles. Peg Dianne Wiest nous fait la visite du quartier. Vendeuse de produits cosmĂ©tiques, elle se rend sans succĂšs chez ses "amies" avant de prendre la dĂ©cision farfelue de monter jusqu'au chĂąteau. Dans le rĂ©troviseur de la voiture de Peg, celui-ci apparaĂźt, en opposition avec les couleurs de la banlieue, dans toute sa laideur. Sauf qu'une fois sur place, Peg est accueillie par un magnifique jardin oĂč chaque plante est taillĂ©e Ă  la perfection. Tim Burton installe ici une premiĂšre opposition. Vu de loin, le chĂąteau ne mĂ©rite pas le coup d’Ɠil, il est mĂȘme plutĂŽt effrayant. Une fois sur place, par contre, ce qui Ă©tait dissimulĂ© Ă  l’Ɠil de l'individu maussade d'en-bas se dĂ©voile dans toute sa splendeur ce jardin secret n'Ă©tait pas accessible pour tout le monde. Peg trouve Edward dans le grenier. Il dort sur un lit entourĂ© de photos dĂ©coupĂ©es dans des magazines. Ce petit dĂ©tail prouve qu'il possĂšde un univers bien Ă  lui en opposition avec les intĂ©rieurs froids de la banlieue. Seule Kim Winona Ryder, la fille de Peg, a une chambre aussi dĂ©corĂ©e que la sienne. Ce n'est pas un hasard s'ils tomberont amoureux puisque ils ont au moins en commun un imaginaire riche. Peg dĂ©cide donc d'amener Edward en ville et de le loger dans sa propre maison. Ce drĂŽle d'individu dĂ©chaĂźne rapidement les passions autant que la curiositĂ© des femmes du quartier. Une d'entre elles, Joyce Kathy Baker, sort du lot. C'est la nymphomane et la figure la plus singuliĂšre. Peg n'a pas d'autres choix que de prĂ©senter Edward pour qu'il soit acceptĂ© par la communautĂ©. Joyce en fait directement une proie potentielle tandis qu'Esmeralda O-Lan Jones menace les habitants du danger que reprĂ©sente sa venue. Esmeralda est prĂ©sentĂ©e mystĂ©rieusement une premiĂšre fois Ă  sa fenĂȘtre oĂč quelques bougies et autres objets sont posĂ©s sur la tablette. Serais-ce un personnage Ă  l'imaginaire singulier ? Plus tard, on dĂ©couvre que c'est en rĂ©alitĂ© une chrĂ©tienne fanatique dont Tim Burton se moque ouvertement. Si l'intĂ©rieur de sa maison est richement dĂ©corĂ©, ce n'est qu'au nom d'un culte grotesque et pathologique qui sert Ă  lui faire porter la casquette de "folle du village". Joyce, elle aussi, se voit prĂ©sentĂ©e comme un personnage maladif, notamment dans la cĂ©lĂšbre scĂšne oĂč Edward lui coupe les cheveux. "L'innocence d'Edward rĂ©vĂšle de plus en plus explicitement les dĂ©sirs pervers de l'American Way of Life" 1. C'est alors "le contraste entre rituel de mort/amour et la quotidiennetĂ© de la situation qui fait le piment de la scĂšne l'horreur tranquille, l'horreur que chaque habitant retourne en une jouissance" 2. Toute la problĂ©matique est lĂ . On peut se contenter de la critique qu'Edward aux mains d'argent adresse Ă  l'American Way of Life ou s'y opposer farouchement en soulignant Ă  quel point Tim Burton dĂ©nigre des imaginaires diffĂ©rents du sien au lieu d'y reconnaĂźtre simplement des crĂ©atures d'un autre univers. La nymphomane ou la fanatique ne sont-elles pas dotĂ©es d'un imaginaire tout aussi puissant et capable de rĂ©agencer des mondes ? Burton prĂ©fĂšre en tout cas les juger que de les mettre sur le mĂȘme pied d'Ă©galitĂ© que son imaginaire merveilleux dont Edward est l'incarnation. Outre la petite communautĂ©, Peg doit aussi faire face Ă  son mari et ses deux enfants. Kevin Robert Oliveri, le fils, est le contre-exemple de l'enfant du prologue Ă  qui l'histoire est racontĂ©e. Il est le genre d'enfants que Tim Burton adore dĂ©tester. Il ne semble en effet pas croire au merveilleux, il est bien souvent impoli, insensible, discrĂštement mĂ©chant et ne tisse aucuns liens d'amitiĂ© avec Edward. Leur seul moment de complicitĂ© apparaĂźt lorsque Kevin prĂ©sente Edward Ă  sa classe. Mais lĂ  encore, il est difficile de penser qu'une amitiĂ© s'est crĂ©e entre eux tant Kevin donne l'impression d'exposer une bĂȘte de foire super cool. Jamais il ne laisse entrer Edward dans son imaginaire comme l'aurait fait un bon enfant burtonien ou spielbergien. C'est Ă  nouveau lĂ  que se situe le problĂšme Kevin ressemble Ă  un enfant anesthĂ©siĂ© Ă  l'imaginaire pĂąlot. Comme son pĂšre, il semble intĂ©ressĂ© par le baseball et aime se rĂ©fugier avec un ami dans la cabane de son jardin. Vers la fin du film, lorsqu'Edward est en fuite, il sort de la maison d'un voisin pour rentrer chez lui. Il passe alors devant un grand dinosaure taillĂ© par Edward. La musique, au ton plutĂŽt sombre, souligne une surprenante Ă©trangetĂ©, un peu comme si Kevin avait peur du buisson taillĂ© en forme de diplodocus. Ce plan Ă©nigmatique et presque dĂ©tonnant par rapport Ă  l'ensemble du film ne semble avoir pour but que d'opposer dĂ©finitivement le jeune garçon Ă  l'imaginaire de Tim Burton. PlutĂŽt que d’accueillir les merveilles d'Edward et de les utiliser pour repeupler son imaginaire, il les voit comme des choses terrifiantes et Ă©trangĂšres. Edward aux mains d'argent propose de considĂ©rer l'imaginaire de Tim Burton comme un remĂšde Ă  la pauvretĂ© de l'American Way of Life. C'est d'ailleurs sur papier la belle idĂ©e du film rendre virale l’énergie crĂ©atrice d'Edward. Cette viralitĂ© dĂ©bute Ă©videmment par une opĂ©ration de substitution d'imaginaire. Lorsque Edward effectue sa premiĂšre crĂ©ation, il se trouve Ă  cĂŽtĂ© de Bill Alan Arkin, le mari de Peg, qui Ă©coute le baseball affalĂ© dans son transat. La bande-son prolonge les applaudissements du public qu'on entend Ă  la radio sur un plan montrant Edward posĂ© devant son premier dinosaure. Un imaginaire est supplantĂ© par un autre ; bien que Tim Burton ne semble pas accordĂ© beaucoup de poids Ă  l'imaginaire en place le plus commun et le plus Ă©loignĂ© du sien. Edward devient ensuite rapidement le chouchou du quartier en taillant non seulement les plantes, mais aussi les chiens puis les cheveux des femmes. Il apporte une touche sauvage Ă  ce monde trop bien ordonnĂ©. TrĂšs vite, pourtant, "dans ce monde hostile oĂč on assassine avec le sourire, une menace sous-jacente, un renversement de situation se transformera en haine fĂ©roce" 3. Tim Burton explique que ce retournement de situation, et la critique sociĂ©tale qui l'accompagne, lui vient de son enfance. "Pendant tout mon enfance je me sentais bizarre. Il y avait quelque chose d'Ă©trange qui planait dans cette ville. Les gens Ă©taient amicaux, mais uniquement en surface. Comme s'ils Ă©taient forcĂ©s de l'ĂȘtre" 4. Outre la haine de l'autre, Ă  l'image d'un autre beauf du film, Jim Anthony Michael Hall, le petit ami dĂ©bile de Kim, on ne voit pas ce qui empĂȘche Edward de redonner vie Ă  ce petit quartier. Tim Burton semble nous dire qu'au fond personne, dans ce petit monde, n'est digne de pouvoir accueillir la singularitĂ© de son imaginaire. Lors du barbecue organisĂ© par Peg, tous les voisins se moquaient dĂ©jĂ  gentiment d'Edward dans un climat d’hypocrisie gĂ©nĂ©rale. Et quand il s'enfuit aprĂšs un quiproquo, les habitants ont peur. Personne ne part Ă  sa recherche et tout le monde souhaite qu'il ne revienne jamais. Bill, perchĂ© sur son toit en train d'installer les dĂ©corations de NoĂ«l, tĂ©moigne de la mĂȘme nonchalance qui a Ă©tĂ© la sienne durant tout le film. Le plus incomprĂ©hensible reste la rĂ©action passive de Peg. Alors qu'elle ramĂšne Edward sans aucune raison chez elle, elle l'abandonne tout aussi subitement jusqu'Ă  disparaĂźtre du rĂ©cit. Comme ses voisines, elle reste cloĂźtrĂ©e chez elle et demande Ă  Bill de partir Ă  la recherche d'Edward. Pourquoi retourne-t-elle sa veste ? Si Tim Burton n'aime pas rĂ©pondre aux questions touchant Ă  la logique de ses films par exemple "Mais oĂč Edward s'est-il procurĂ© glace ? Je rĂ©ponds sans attendre "Allez revoir tels pĂšres, telle fille"!" 5, il est quand mĂȘme surprenant de voir ce personnage central, de surcroĂźt tout Ă  fait disposĂ© Ă  faire entrer Edward dans son imaginaire, disparaĂźtre sans raison et assumer un retour Ă  son quotidien qu'elle n'a peut-ĂȘtre jamais voulu abandonner. Tim Burton prĂ©fĂ©rait sans doute souligner en premier lieu l'opposition irrĂ©ductible entre l'imaginaire d'Edward et l'imaginaire dĂ©cadent de la banlieue amĂ©ricaine, voire son absence d'imaginaire tout court. C'est pourquoi la viralitĂ© laisse place Ă  l'emmurement. Edward retourne dans le grenier de son chĂąteau en incompris vouĂ© Ă  vivre pour toujours loin des hommes perfides. C'est du haut de son jardin secret qu'il fera tomber la neige et enchantera ceux qui, Ă  l'instar de l'enfant du prologue, croient toujours au merveilleux. La marchandisation de l'imaginaire burtonien Cette premiĂšre analyse avait pour but de montrer comment fonctionne l'imaginaire policier de Tim Burton. Il est possible d'aller encore plus loin Edward aux mains d'argent permet Ă©galement de considĂ©rer cet imaginaire comme une marchandise. Rien de nouveau ici depuis Marx ou le cĂ©lĂšbre Kulturindustrie de Adorno et Horkheimer, les Ɠuvres circulent dans un flux de capitaux Ă  l'intĂ©rieur d'innombrables marchĂ©s. Rien n'y Ă©chappe ou presque. Il est amusant de voir comment Tim Burton a transformĂ© son imaginaire, sa patte et son univers macabre en un produit indĂ©pendant et exportable sous diffĂ©rentes formes. L'imaginaire d'un cinĂ©aste peut-il se dĂ©tacher du film oĂč il s'exprime ? ÉnoncĂ©e dans ces termes, l'idĂ©e paraĂźt ridicule. Pour la mettre Ă  l'Ă©preuve, il faut prendre en compte au moins deux facteurs. Le premier consiste Ă  opĂ©rer une distinction entre deux façons dont l'imaginaire prend possession du rĂ©cit et du monde dans lequel l'histoire est racontĂ©e. Le merveilleux ou le surnaturel, le futurisme, etc. peut soit entrer en opposition avec une rĂ©alitĂ© mainstream ou dĂ©pourvue de fantaisie Edward aux mains d'argent, soit il est partagĂ© par tous les personnages qui baignent, au dĂ©part, Ă  Ă©galitĂ© dans un seul et mĂȘme monde les deux Batman, par exemple. Cette distinction ne recouvre pas exactement celle qui existe entre le fantastique et la science-fiction, puisque une dystopie de SF peut dĂ©ployer un imaginaire policier et le cinĂ©ma fantastique, s'il contamine une rĂ©alitĂ© qui ressemble Ă  notre monde, peut trĂšs bien se passer du principe d'opposition entre imaginaires pour fonctionner. Nous voyons ici qu'il s'agit d'un choix que beaucoup de cinĂ©astes ne font pas lorsqu'une critique de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine est distillĂ©e dans un film, elle ne s'exprime pas forcĂ©ment par le canal de l'opposition. Souvent, les populations sont opprimĂ©es, lobotomisĂ©es ou manipulĂ©es par un rĂ©gime politique qui leur impose une existence mainstream. Il n'y a Ă©videmment rien de tout cela dans Edward aux mains d'argent puisque le squelette du rĂ©cit est articulĂ© par un cinĂ©aste conscient de juger sans fondement ni explication l'imaginaire de la classe moyenne amĂ©ricaine. Le second facteur qui intervient est la façon dont l'imaginaire est directement rĂ©cupĂ©rĂ© par les rouages de l'Ă©conomie libĂ©rale. Dans le petit quartier d'Edward aux mains d'argent, tout est soumis au rĂ©gime de la marchandise. Le but est de gagner de l'argent pour assurer son confort et ĂȘtre acceptĂ© par la communautĂ©. Dans ce contexte, l'imaginaire devient ouvertement une denrĂ©e comme une autre. Edward aux mains d'argent offre un exemple parfait de cette transformation de l'imaginaire en marchandise. AprĂšs avoir attirĂ© la curiositĂ© du voisinage, Peg et Bill sont bien obligĂ©s de faire quelque chose d'Edward. Bill, en bon pĂšre amĂ©ricain, parle assez tĂŽt de faire de l'argent comme si c'Ă©tait le seul moyen de donner un sens Ă  l'existence de la drĂŽle de crĂ©ature. Peg pense alors ouvrir un salon de coiffure oĂč Edward pourrait exercer ses talents tout en gagnant de l'argent. Elle le traine d'abord Ă  la banque afin d'obtenir un prĂȘt avant de lui trouver un commerce Ă  remettre oĂč il pourrait rapidement s'installer. Elle l'emmĂšne aussi chez un psychologue pour voir s'il est apte Ă  exercer une activitĂ©. Cette balade dans les entrailles du monde libĂ©ral se termine par un passage en tĂ©lĂ©vision dans un talk show vulgaire Ă  l'amĂ©ricaine oĂč le pauvre Edward finit par craquer sous le poids de la pression. On pourrait voir dans cette courte parenthĂšse du rĂ©cit l'expression d'un imaginaire capitalisĂ©. Peg, qui a plus de cƓur que son fils, traĂźne Edward moins comme une bĂȘte de foire qu'une sorte d'artisan dont elle veut embellir l'existence. Bien sĂ»r, Tim Burton dĂ©nonce clairement cette mascarade qui malmĂšne sa crĂ©ature tant aimĂ©e. Pourtant, et non sans ironie, c'est par les coupes qu'introduit son imaginaire policier dans la rĂ©alitĂ© que cette marchandisation d'Edward est rendue possible. S'il n'y avait pas deux mondes en opposition, deux imaginaires, deux maniĂšres de rĂ©pondre Ă  l'incursion de la féérie dans la rĂ©alitĂ©, ce recyclage de l'imaginaire burtonien dans l'Ă©conomie libĂ©rale n'aurait pas lieu d'ĂȘtre. Tim Burton ne semble pas voir que sa critique de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine s'applique aussi Ă  son propre imaginaire, un imaginaire qui ne se fond pas dans le dĂ©cor mais le surplombe, avec sa viralitĂ© et son fonctionnement totalitaire. Cette hypothĂšse ne tient plus lorsque le cinĂ©aste abandonne son esprit revanchard et critique. Lorsqu'il accepte de rĂ©aliser plusieurs films de commande comme Beetlejuice 1988, Batman 1989 et Batman, le dĂ©fi 1992, son imagination se met au service du seul et unique monde dans lequel le rĂ©cit se dĂ©roule l'unitĂ© diĂ©gĂ©tique du film, le monde des personnages que l'imaginaire policier Tim Burton ne segmente plus. L'imagination macabre du cinĂ©aste trouve un terrain d'expression idĂ©al dans le Gotham poisseux et corrompu de Batman. Le film est ainsi conforme Ă  la noirceur du comics. Ce monde dystopique appartient au registre de la science fiction et tout le monde y survit selon les rĂšgles qu'il impose. Les quatre personnages principaux sont dotĂ©s d'imaginaires propres qui ne sont ni hiĂ©rarchisĂ©s, ni jugĂ©s selon un principe moral le degrĂ© de merveilleux sur l'Ă©chelle de l'imaginaire. Il y a ainsi l'imaginaire fou du Joker ; celui, plus tĂ©nĂ©breux, de Bruce Wayne ; celui de la photographe Vicki Vale Kim Basinger et, enfin, celui du reporter Alexander Knox Robert Wuhl qui rĂȘve de remporter le prix Pulitzer. Quatre imaginaires diffĂ©rents donc, mais Ă©gaux entre eux. Dans Beetlejuice, qui est plus proche d'Edward aux mains d'argent, un couple dĂ©cĂšde dans un accident de voiture et se voit condamnĂ© Ă  hanter leur maison. Lorsque des acheteurs farfelus s'y installent, ils vont essayer de les chasser le plus vite possible mais c'est l'inverse qui se produit le film va lentement rapprocher les morts et les vivants autour d'une coexistence heureuse au sein de la maison. Tim Burton fait pourtant d'abord du personnage de Winona Ryder une sorte de double de lui-mĂȘme. Elle sera au dĂ©but la seule personne capable de voir les fantĂŽmes, et cela parce que son imaginaire macabre lui permet de croire au surnaturel... Cette hiĂ©rarchie typiquement burtonienne s’effritera assez rapidement. Les parents, jugĂ©s sĂ©vĂšrement au dĂ©but, Ă  l'instar de l'attachĂ© de presse coquet de la mĂšre, seront reconnus dans la singularitĂ© de leur imaginaire. Beetlejuice se termine par une scĂšne de joie contagieuse on se dit alors que le cinĂ©ma de Tim Burton a peut-ĂȘtre manquĂ© un train. Qu'aurait pu rĂ©server cette ouverture Ă  la joie et la bonne humeur, le partage et la féérie d'un vivre-ensemble bricolĂ© de singularitĂ©s fortes ? Edward aux mains d'argent » la revanche de Tim Burton ? S'il n'est pas question ici d'Ă©clairer Edward aux mains d'argent Ă  la lumiĂšre des dĂ©clarations que tient Tim Burton sur sa vie personnelle – cela fait deux siĂšcles que Sainte-Beuve est derriĂšre nous – ou sur les conditions du tournage, il est nĂ©anmoins intĂ©ressant de se pencher sur certains de ses propos car ils permettent de mieux situer l'origine de cet imaginaire policier. Le cinĂ©aste aime se prĂ©senter comme un Ă©tranger un peu farfelu aux propos incomprĂ©hensibles que les studios regardent avec des yeux Ă©carquillĂ©s 6. Cette impression de marginalitĂ©, Tim Burton la connaĂźt depuis sa jeunesse oĂč Edward aux mains d'argent prend sa source. "Adolescent, j'avais Ă©normĂ©ment de mal Ă  communiquer avec le reste du monde, Ă  lier des relations avec les autres, et ma personnalitĂ© n'avait rien Ă  voir avec l'impression que je donnais. Je me trouvais, comme tant d'autres, dans l'impossibilitĂ© d'exprimer les sentiments que j'Ă©prouvais. Edward veut lui aussi toucher ce qui l'entoure, mais ne peut le faire, son dĂ©sir crĂ©ateur est en mĂȘme temps un dĂ©sir destructeur" 7. Jusqu'ici, rien d'anormal, il est logique qu'une crĂ©ation puisse rĂ©sonner avec une situation vĂ©cue durant l'adolescence. TrĂšs vite, pourtant, ce dĂ©sir crĂ©ateur pour reprendre les mots du cinĂ©aste se trouve entachĂ© par la revanche, voire une certaine forme de haine, qui prĂ©suppose que sa marginalitĂ© soit considĂ©rĂ©e comme un antidote Ă  sa perception dĂ©senchantĂ©e du monde. "Je me suis rendu compte trĂšs jeune que la tolĂ©rance n'Ă©tait pas chose rĂ©pandue. On doit, trĂšs tĂŽt, s'aligner sur certains schĂ©mas, en tout cas aux États-Unis. DĂšs notre premier jour d'Ă©cole, on nous explique que celui-ci est intelligent, mais que celui-lĂ  ne l'est pas ; que celui-ci est normal, mais que celui-lĂ  est bizarre. On te fait entrer immĂ©diatement dans des catĂ©gories. C'est dans mon agacement face Ă  ces "principes" que j'ai puisĂ© Edward aux mains d'argent" 8. Outre le fait que ces propos soient tout Ă  fait arbitraires nous pourrions sans difficultĂ© comparer sa situation Ă  la nĂŽtre, ils rĂ©vĂšlent un mal-ĂȘtre profond qui va se traduire conjointement par une attaque frontale contre la banlieue petite-bourgeoise dans laquelle il vivait adolescent. "Grandir dans ces banlieues, c'est grandir dans un univers sans histoire, sans culture, sans passions. Les gens Ă©coutaient de la musique – mais l'entendaient-ils vraiment ? On avait l'impression que tout leur Ă©tait profondĂ©ment indiffĂ©rent" 9. L'ado de l'Ă©poque a-t-il poussĂ© les portes de chaque maison de son quartier ? Palper l'ambiance latente d'une atmosphĂšre a priori superficielle suffit-il Ă  Ă©tablir une "vĂ©ritĂ©" ? Nous retrouvons clairement ici la base de la critique que nous formulons au cinĂ©aste ce dernier aurait largement sous-Ă©valuĂ© l'imaginaire potentiel des personnes qu'ils jugent comme incapable du moindre Ă©cart de conduite, du moindre saut dans un imaginaire aussi riche que le sien. Le pauvre Tim n'avait pas le choix, "du coup, il fallait ou bien se fondre dans la masse et renoncer Ă  une grande part de soi-mĂȘme, ou bien possĂ©der une vie intĂ©rieure et donc se couper des autres" 10. Cette phrase effrayante mĂ©riterait de longs dĂ©veloppements. Si elle traduit l'Ă©tat d'Ăąme de Burton, elle ne semble valoir que pour lui seul. Elle contient tant de colĂšre, de prĂ©supposĂ©s et de jugements qu'il est pratiquement impossible de voir en Edward aux mains d'argent autre chose qu'un moyen d'exprimer ces diffĂ©rents ressentiments. On comprend mieux pourquoi Burton, au mĂȘme titre qu'Edward, fait le choix de se caparaçonner 11. C'est ici qu'intervient Jim, le petit ami de Kim et rival d'Edward dans la conquĂȘte de son cƓur, dont nous n'avons pas encore beaucoup parlĂ©. Dans le final d'Edward aux mains d'argent, Edward le tue et beaucoup de critiques ont reprochĂ© Ă  Tim Burton ce qui s'apparente Ă  une revanche. Le principal intĂ©ressĂ© ne dĂ©ment pas "Je pense que j'ai dĂ» satisfaire lĂ  un fantasme de vengeance qui remontait Ă  la fac ou au lycĂ©e. Je crois que ça m'a fait du bien" 12. Avec de tels propos, il est difficile de mettre en doute une thĂ©orie de l'imaginaire policier Ă  l’Ɠuvre chez Tim Burton. Celui-ci ajoute encore que "ces types me laissaient pantois. Je songeais et ce sont ces types-lĂ  qui ont toutes les filles ! Et ce sont ces gars-lĂ  qui nous reprĂ©sentent, alors que ce sont de vrais psychopathes" 13, avant d'expliquer qu'il s'est rendu Ă  une rĂ©union d'anciens Ă©lĂšves oĂč il a pu constater que les marginaux et les souffre-douleurs avaient rĂ©ussi leur vie Ă  l'inverse des caĂŻds de l'Ă©poque ! 14. Les rouages de l'imaginaire policier sont ici clairement visibles il s'agit de dĂ©valuer une autre forme d'imaginaire dont la critique ne comprend pas les tenants et les aboutissants. Et si ses gros bras avaient leur propre imaginaire et une intĂ©rioritĂ© aussi riche que celle du cinĂ©aste ? Jamais le cinĂ©ma de Tim Burton ne va Ă  la rencontre de ceux Ă  qui il dĂ©nie une vie potentiellement riche. La conclusion sans appel du cinĂ©aste rĂ©sonne avec la fin d'Edward aux mains d'argent "En rĂ©action Ă  cet univers dans lequel j'ai vĂ©cu toute mon enfance, j'ai choisi une maniĂšre de me placer au-dessus, d'ĂȘtre en dehors, d'aller au-delĂ , de vivre dans un lieu qui ne ressemble pas Ă  un intĂ©rieur de boĂźte Ă  chaussures 15" 16. Pour ne pas conclure Tim Burton, un imaginaire taillĂ© pour la science-fiction ? En guise de conclusion, nous pourrions avancer l'idĂ©e que l'imagination de Tim Burton n'est jamais aussi fertile que lorsqu'elle renonce Ă  sa "touche personnelle" qui consisterait en partie Ă  introduire une critique ratĂ©e de l'American Way of Life. Celle-ci fonctionnerait mieux si elle incriminait un pouvoir ou une cause extĂ©rieure justifiant l'uniformisation des ĂȘtres humains. L'art macabre de Tim Burton trouve donc dans les films de commande un agencement oĂč le merveilleux peut se dĂ©ployer dans l'ensemble de l'univers diĂ©gĂ©tique sans devoir procĂ©der Ă  des coupes dans la rĂ©alitĂ© ou mettre en opposition des formes diffĂ©rentes d'imaginaire. On peut Ă©videmment ne pas partager cette analyse et continuer de cĂ©lĂ©brer l'imaginaire foisonnant de Tim Burton et sa capacitĂ© Ă  nous Ă©merveiller. Il ne faut pas oublier qu'il est l'un des rares cinĂ©astes Ă  pouvoir donner vie aux inventions les plus fantastques de son imagination, ce qui le rend prĂ©cieux Ă  bien des Ă©gards. Mais un cinĂ©ma de l'imaginaire peut aussi trĂšs bien s'exprimer sans l'esprit revanchard, Ă©litiste et policier que nous avons dĂ©celĂ© chez Tim Burton. Il existe autant d'imaginaires qu'il n'y a d'ĂȘtres humains. On peut en dĂ©tester beaucoup, les moquer, les renvoyer Ă©ventuellement Ă  leurs propres limites, mais les reconnaĂźtre et les explorer seraient dĂ©jĂ  une premiĂšre Ă©tape. Il reste au cinĂ©ma beaucoup de formes d'imaginaires Ă  apprivoiser, en sachant qu'il s'agit d'un des terreaux le plus fertiles pour parler de la rĂ©alitĂ© elle-mĂȘme et Ă©viter les piĂšges du naturalisme. Le cinĂ©ma de Tim Burton ne semble pourtant pas concerner par tout cela il Ă©volue dans son propre monde oĂč le produit de son imagination est roi. La rĂ©alitĂ© y surgit seulement pour ĂȘtre critiquĂ©e et moquĂ©e car la vrai vie rĂ©side peut-ĂȘtre uniquement dans l'imaginaire. Pour poursuivre la lecture autour de Tim Burton Guillaume Richard, Tim Burton, Policier de l'imaginaire et Fossoyeur de freaks », Le Rayon Vert, 12 septembre 2017. Guillaume Richard, Dumbo de Tim Burton L’ÉlĂ©phant qui rĂ©enchante les Regards », Le Rayon Vert, 7 avril 2019. zZeQXri. 197 84 377 168 328 306 102 327 138

edward et les mains d argent