Dela démocratie en amérique - souvenirs - l'ancien régime et la révolution par Alexis Tocqueville aux éditions Bouquins. Dès sa parution, en 1835, De la démocratie en Amérique fut un événement pour tous ceux qui réfléchissaient des J'avoue que dans l'Amérique j'ai vu plus que l'Amérique ; j'y ai cherché une image de la démocratie elle-même, de ses penchants, de son caractère, de ses préjugés, de ses passions ; j'ai voulu la connaître, ne fût-ce que pour savoir du moins ce que nous devions espérer ou craindre d'elle. » De la démocratie en Amérique, I, 1835 1. Biographie a. Origine sociale et études Considéré comme un des pères fondateurs de la sociologie moderne, grâce au travail de réhabilitation de Raymond Aron dans son ouvrage Les étapes de la pensée sociologique, Alexis Henri Charles Clérel, Vicomte de Tocqueville, naît à Paris le 29 juillet 1805 au sein d’une famille aristocrate normande. Il compte au sein de sa famille des personnages illustres comme Malesherbes et René de Chateaubriand. Ses parents ont échappé de peu à la guillotine révolutionnaire. Son père exerce des fonctions politiques sous le Premier Empire 1804-1815 comme Pair de France et, sous la Restauration 1815-1830, comme Préfet. Alexis de Tocqueville est éduqué par un précepteur dans un milieu où la nostalgie de l’Ancien Régime est forte. En 1820, il fréquente le Collège Royal de la ville de Metz où son père a été nommé Préfet. Ses lectures des philosophes des Lumières le conduisent à faire évoluer sa croyance religieuse et ses valeurs aristocrates. De 1823 à 1826, il s’installe à Paris et effectue des études de droit. Avant d’entamer une carrière de magistrat à Versailles, le voyage rituel de fin d’études le conduit en Italie de 1826 à 1827. b. Sa carrière professionnelle • À son retour d'Italie, il prend ses fonctions de juge-auditeur. Tocqueville semble davantage intéressé par la pratique du droit au quotidien comme lieu d’observation des comportements sociaux que par l’analyse juridique théorique. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de son futur compagnon de voyage, Gustave de Beaumont. De 1828 à 1830, la proximité avec Paris lui permet de suivre l’enseignement de François Guizot. Il commence à envisager une carrière politique. Il assiste en 1830 aux deux journées insurrectionnelles, non sans crainte pour sa famille. Même s’il prête serment au nouveau régime, son opinion est assez partagée entre le courant légitimisme fidèle à Charles X et l’orléanisme plus libéral de Louis-Philippe Ier qui permet à la bourgeoisie d’accéder au pouvoir. Ses doutes le conduisent à s’interroger et à prendre du recul sur la situation politique française. • En 1831, ce besoin de distance le conduit à quitter la France pour l’Amérique en compagnie de son ami Beaumont. Ils espèrent obtenir, grâce à ce voyage, les matériaux nécessaires à la rédaction d’un ouvrage qui leur permettra une certaine reconnaissance à leur retour en France. Ils obtiennent que leur voyage se fasse sous le couvert d’une mission officielle visant à étudier le système pénitentiaire américain. Ils s’embarquent, le 2 avril 1831, pour un voyage qui ne sera pas de tout repos. Ils se rendent à New-York et sont accueillis dans la société mondaine dans laquelle ils réalisent leur enquête. Ils constatent le matérialisme particulièrement développé de la société du nouveau monde et la grande diversité du fait religieux. Mais ce qui va le frapper le plus, c’est le sens civique et patriotique de cette population. Ils conduisent leur enquête officielle sur le système pénitentiaire mais s’intéressent surtout au fonctionnement de cette société. Ils vont étendre leur périple au Nord et à l’Ouest des États-Unis en visitant les villes de Buffalo et de Détroit. Ils feront la connaissance des populations amérindiennes en s’éloignant davantage de la civilisation européenne. Ils vont séjourner aussi au Canada découvrant les liens étroits existant entre la culture française et cette terre lointaine. Ils poursuivront leur voyage dans le sud et le termineront par Washington avant de rentrer en France en mars 1832. • Au retour de son voyage, il s’engage dans une carrière politique et commence la rédaction du premier volume de l’ouvrage consignant ses réflexions De la Démocratie en Amérique publié en 1835 le second volume paraîtra en 1840. Il est élu à l’Académie des Sciences morales et politiques en 1838, puis est élu député en 1839. Dans ce régime voué aux intérêts de la bourgeoisie, Tocqueville ne voit guère de solutions aux problèmes politiques de la France. Il s’engage dans la défense de la liberté. Il rédigera trois rapports parlementaires sur la question de l’abolition de l’esclavage dans les colonies, sur la réforme du système pénitentiaire et sur l’Algérie. Il entreprend en 1841 un premier voyage en Algérie qu’il renouvellera en 1846. Après la Révolution de 1848, il participe à la rédaction de la nouvelle Constitution. Il sera ministre des Affaires étrangères en 1849. Le coup d’État en 1851 de Louis Napoléon l’oblige à quitter la scène politique définitivement. Il termine sa vie par la rédaction de son dernier grand ouvrage De l’Ancien Régime et la Révolution qui demeurera inachevé à sa mort le 16 avril 1859. 2. L’analyse de Tocqueville dans la pensée sociologique • Tocqueville va construire une analyse comparative à la fois dans le temps et dans l’espace. La prise de distance grâce à ses voyages et l’analyse comparative de l’Ancien Régime et de la Révolution, vont lui permettre de développer une analyse du processus de démocratisation. Pour lui, la démocratie se définit avant toute chose comme le processus d’égalisation des conditions et l’accès de plus en plus développé des citoyens aux affaires publiques. Il affirme ainsi que à mesure que j'étudiais la société américaine, je voyais de plus en plus, dans l'égalité des conditions, le fait générateur dont chaque fait particulier semblait descendre, et je le retrouvais sans cesse devant moi comme un point central où toutes mes observations venaient à aboutir. » La démocratisation entraîne pour Tocqueville une transformation des rapports sociaux Dans les démocraties, les serviteurs ne sont pas seulement égaux entre eux ; on peut dire qu'ils sont, en quelque sorte, les égaux de leurs maîtres ». Il explique ce changement par le fait que maîtres et serviteurs sont, dans une démocratie, dans le cadre d’un accord momentané et libre de leurs deux volontés ». • Tocqueville n’est pas un nostalgique de l’Ancien Régime, mais n’est pas pour autant un admirateur sans borne de la démocratie bourgeoise qui se met en place au début du 19e siècle en France. La principale préoccupation de Tocqueville est son interrogation sur les conséquences de l’égalité dans les sociétés démocratiques. Le système démocratique présente pour lui un certain nombre de risques qui peuvent se résumer dans la contradiction entre ce processus égalitaire et la liberté. Le gouvernement du plus grand nombre apparaît pour lui comme source de dangers potentiels pour la liberté. Le processus de démocratisation et la toute puissance de la volonté de la majorité peuvent conduire selon lui au sacrifice des libertés. La première menace à laquelle conduit le processus d’égalisation des conditions est la tyrannie d’une législation uniforme et celle d’un pouvoir centralisé. Le processus de démocratisation fait courir le risque d’un despotisme de la majorité qui imposerait ses décisions à l’ensemble de la population. Toutes les opinions se valent dans ce régime de la volonté populaire, et la majorité s’impose comme le principe unique de décision. Autre risque, au combien important, est le développement pour Tocqueville de l’individualisme démocratique Ainsi, non seulement la démocratie fait oublier à chaque homme ses aïeux, mais elle lui cache ses descendants et le sépare de ses contemporains ; elle le ramène sans cesse vers lui seul et menace de le renfermer enfin tout entier dans la solitude de son propre cœur ». La passion ardente » des hommes pour l’égalité peut ainsi les conduire à accepter une nouvelle forme d’esclavage, le despotisme démocratique. Le risque qui découle de cette passion est le repli sur la sphère privée et le désengagement des citoyens de la sphère publique. Tocqueville proposera certaines solutions inspirées de son voyage pour remédier à cette contradiction entre liberté et égalité la décentralisation des pouvoirs, le renforcement des libertés locales, la défense de l'indépendance de la presse, les associations, la protection des croyances religieuses, notamment. • L’héritage de Tocqueville est important. Son œuvre s’inscrit dans la pensée libérale de la modernité. Il sera à l’origine des analyses portant sur le phénomène d’abstention politique et sur la crise de la représentation politique démocratique. Les critiques concernant la construction de l’opinion publique s’inspireront en grande partie de son œuvre. L’analyse du processus de moyennisation sera aussi portée à son Tocqueville, grâce à son voyage au cœur de la démocratie américaine, va mettre en évidence l’importance du processus de démocratisation dans le passage à la modernité. Ce processus inéluctable, et nécessaire selon lui, lui semble cependant porteur de menaces contre la liberté des hommes en société. Le despotisme démocratique qui repose sur la passion pour l’égalité risque de fragiliser le lien qui unit les citoyens au sein des sociétés démocratiques contemporaines en conduisant au sacrifice des libertés. Principaux ouvrages - De la démocratie en Amérique Tome I, 1835 ; Tome II 1840 - De l’Ancien Régime et de la Révolution 1856 Vous avez déjà mis une note à ce cours. Découvrez les autres cours offerts par Maxicours ! Découvrez Maxicours Comment as-tu trouvé ce cours ? Évalue ce cours !

Fichelecture sociologique Tocqueville L1S1 étudié est régime et la révolution écrit par alexis tocqueville en 1856. les passages étudiés sont le chapitre le . Se connecter S'inscrire; Se connecter S'inscrire. Accueil. Ma Librairie. Matières. Tu n'as pas encore de cours. Livres. Tu n'as pas encore the livres. Studylists. Tu n'as pas encore de Studylists. Documents

Les limites du pouvoir royal I] Les limites théoriques 1 la loi salique C'est la loi qui régente la transmission du pouvoir, très formelle. Elle est écrite, sans doute au veme siècle après Puis a été oubliée et ressortie en 1328. Le pouvoir ne se transmet que par les mâles, et aux mâles, le plus proche degré en héritant en premier, et de la nécessité que le roi sacré soit Chrétien et fils légitime on casse le testament de Louis XIV. 2 la loi naturelle et la loi divine Elle n'est pas loi écrite mais plutôt sentiment que ressentent tous les hommes du 18eme. Si le roi agit comme il se doit, de manière positive comme l'envoyer de dieu qu'il est, il ny a pas de problèmes. Par contre, en vertu des sentiments des hommes, on peut aller à réclamer un tyrannicide si le roi n'est pas bon de fait, H4 et h3 meurent assassinés, et plusieurs tentatives de meurtre menacent les rois. Le roi ne doit donc pas aller contre la volonté de son peuple, et contre son bonheur, de peur de représailles. Il se doit de respecter les lois fondamentales du royaume, constitution non-écrite mais coutumière, il y a dedans les principes inaliénabilité du domaine royal, de faire respecter une seule et même religion sur son territoire, et de respecter les privilèges de ses sujets. IL jure tout ceci lors de son sacre. II] Les limites institutionnelles 1 Pouvoir des parlements les parlements, ou cours souveraines font souvent opposition au roi, par un refus d'enregistrer les lois qu'il soumet. Ainsi, ils refusent d'enregistrer l'édit de Nantes en 1598, et les rois ont bien du mal à limiter son pouvoir, seul Louis XIV y arrivera en rendant obligatoire l'enregistrement immédiat et en autorisant après coup des remontrances que seul lui était libre d'accepter ou de refuser. 2 les états généraux Doivent être convoqués en cas de crise, et ils sont une preuve de l'affaiblissement du pouvoir royal. Ils ont un double rôle, celui de la communication car apportent les plaintes des sujets, et celui de médiation car ils rendent possible l'application des mesures prises. Rôle de contestation également, car ils cherchent au début du règne de Henri IV un nouveau roi portant le sang de saint-Louis pour le remplacer. Finalement ils sont menaçant, car ils peuvent contester l'autorité, mais, de fait, pas plus que ça, car répondent à une convocation du roi, et il peut les révoquer. Pourtant, rôle essentiel dans la révolution française. 3 Citoyens mais avec des privilèges les institutions locales Plusieurs sous-pouvoirs existent, que le roi doit confirmer à chaque fois qu'il est en visite en province, il existe par exemple des états provinciaux, surtout au 16eme siècle, et leur rôle est important, ils utilisent une partie des prélèvements fiscaux pour entretenir la région, mais leur rôle politique se limite à faire entendre des remontrances. Le roi en supprime une bonne partie, on passe de 16 conseils au 16eme à 3 au 18eme Le rôle des bonnes villes le roi essaye également des les contrôler, en plaçant dans les conseils municipaux des hommes à lui, ou en les tenant à cause des emprunts, mais, finalement, elles ont un rôle, car ce sont elles qui sont accusées en cas de révoltes et punies. La force des villes vient aussi de leur postérité, qui leur permet de s'imposer au roi. 4L'église, un contre-poids de la monarchie? L'église dispose du pouvoir de se réunir fréquemment, c'est la seule assemblée qui n'a pas besoin d'être convoquée par le roi pour le faire Elle met en berne des réformes décidées par le roi, ainsi, elle ne lui permettra pas d'instaurer l'impôt de la Paulette. Partiellement contrôlée par le roi, grâce aux accords du Concordat de Bologne, qui donne au roi la possibilité de contrôler et de nommer les chefs de l'église. Pourtant, on a plusieurs conflits entre l'église et l'état, dû aussi à la position du Pape, ce qui fait de l'église un contre-pouvoir important, Elle influence aussi le roi grâce aux hommes qu'elle place près de lui. Trois cardinaux vont ainsi posséder la fonction de premier ministre, Mazarin, Richelieu et le cardinal de Fleury. Donc grand rôle également là, et les positions de ces hommes joue aussi lors des guerres de religion, ainsi, le confesseur du roi Louis XIV est considéré, par l'influence qu'il a joué sur le roi, à l'origine de la révocation de l'édit de Nantes. On peut également parler des assemblées protestantes qui, instaurées en 1598 ont durée jusqu'en 1629 et qui se réunissaient régulièrement. III] Les vraies limites 1 Les révoltes fréquentes et les frondes Les révoltes fréquentes et les frondes sont plutôt un révélateur de la contestation de l'autorité du roi plus qu'un contre-pouvoir, car, elles seront de plus en plus réprimées violemment. Parfois, elles servent à obtenir ou maintenir de nouveaux privilèges, ainsi, la Bourgogne ne garde ses états généraux que grâce à une révolte locale. De plus, Henri IV préfèrera acheter le calme plutôt que d'exercer une répression sur les provinces qui ne lui sont pas attachées. Les révoltes ainsi que les assassinats des roi montrent donc que le pouvoir royal, l'absolutisme n'est pas accepté, souvent, ce sont les ministres qui sont incriminés plus que le roi qu'on aime de loin, et on lui reproche son mauvais entourage, mais, lors des régicides, c'est bien la personne elle-même que l'on vise. Les révoltes, sont peu fréquentes sous Louis XIV et signalent donc sa main-mise sur le pouvoir du royaume, alors qu'elles sont nombreuses lors des périodes de régente ou à la mort d'un roi. Il faut aussi parler des révoltes non pas de paysans mais des frondes des grands. Celles-ci, nombreuses montrent également une volonté des grands à participer au pouvoir. 2L'impossibilité de s'imposer sur un si grand territoire les seigneurs restent les véritables maîtres chevauchement des compétences, le seigneur est celui qui joue le plus grand rôle dans la justice, on fait peu recourt au roi, car on aime pas, dans une France très rurale, les interventions de l'extérieur manque de personnel, même si augmentation on passe de 5000 officiers sous F1 à 60000 au temps de Colbert, c'est toujours peu vis-à-vis des 20 millions de français finalement, le roi intervient juste de manière à faire des exemples plus de manière fréquente. Pourtant, son importance va se renforcer de plus en plus au fur et à mesure 3 Les limites au niveau international Le roi, bien qu'empereur en son royaume voit ses prétentions limitées au niveau inter-national. Par exemple, il n'obtient pas dans la période qui nous intéresse, le titre d'empereur de l'empire germanique, auquel plusieurs rois français François premier, par exemple ont voulu prétendre. Il est sans cesse menacé, en guerre permanente, et, on le voit sous François premier, il est obligé de ravaler ses prétentions si il veut obtenir des accords diplomatiques, ils ont besoin de recourir aux compromis de toutes sorte... Le roi est donc limité en dehors de son royaume par les autres princes, mais aussi parce que sa politique intérieure est sous le regard d'autrui. On le voit dans les réformes religieuses, Louis XIV est critiqué par le Pape pour ses arrêts contre les jansénistes en 1661, un accord ne sera trouvé qu'en 1668 avec le Pape. Conclusion le pouvoir royal est très limité sous l'ancien régime, et, malgré les édits fréquents et une volonté de contrôle qui se renforce qu fil des années, le sujet lambda est peu touché par son roi, qui n'est pour lui qu'un emblème qu'il respecte de loin. C'est peut-être cette volonté de renforcement du pouvoir et de contrôle au niveau local qui se développe, cette politique de suppression de privilèges qui sera à l'origine de la révolution française, même si celle-ci ne débute pas à cause du sujet lambda, mais grâce à des élites désireuses de partager le pouvoir.

Dansla première partie de L’Ancien Régime, Tocqueville part des jugements controversés portés sur le bilan de la Révolution française et établit comment celle-ci n’a été antireligieuse que par accident, dans la mesure où le pouvoir religieux et le pouvoir politique étaient liés sous la monarchie. Il souligne aussi comment les institutions, toutes

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Fichede lecture. De . Tocqueville [pic 1]. Biographie de l’auteur : Alexis-Henri-Charles Clérel plus connu sous le nom de Alexis de Tocqueville est un écrivain, un philosophe politique, politiste, précurseur de la sociologie et un homme politique français qui est ne le 29 juillet 1905 à Paris et qui est mort le 16 avril 1859 à Cannes.

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on l’a arraché malgré lui à son logis et à ses habitudes, prêt à pousser jusqu’au bout du monde et à tout oser ; indocile par tempérament, et s’accommodant mieux toutefois de l’empire arbitraire et même violent d’un prince que du gouvernement régulier et libre des principaux citoyens ; aujourd’hui l’ennemi déclaré de toute obéissance, demain mettant à servir une sorte de passion que les nations les mieux douées pour la servitude ne peuvent atteindre ; conduit par un fil tant que personne ne résiste, ingouvernable dès que l’exemple de la résistance est donné quelque part ; trompant toujours ainsi ses maîtres, qui le craignent ou trop ou trop peu ; jamais si libre qu’il faille désespérer de l’asservir, ni si asservi qu’il ne puisse encore briser le joug ; apte à tout, mais n’excellant que dans la guerre ; adorateur du hasard, de la force, du succès, de l’éclat et du bruit, plus que de la vraie gloire ; plus capable d’héroïsme que de vertu, de génie que de bon sens, propre à concevoir d’immenses desseins plutôt qu’à parachever de grandes entreprises ; la plus brillante et la plus dangereuse des nations de l’Europe, et la mieux faite pour y devenir tour à tour un objet d’admiration, de haine, de pitié, de terreur, mais jamais d’indifférence ? Elle seule pouvait donner naissance à une révolution si soudaine, si radicale, si impétueuse dans son cours, et pourtant si pleine de retours, de faits contradictoires et d’exemples contraires. Sans les raisons que j’ai dites, les Français ne l’eussent jamais faite ; mais il faut reconnaître que toutes ces raisons ensemble n’auraient pas

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L’Ancien Régime et la Révolution ne sont pas imperméables. Alexis de Tocqueville affirme dans L’Ancien Régime et la Révolution que la Révolution française n’a en réalité fondé un nouvel ordre social qu’en faisant parvenir à maturité ce que les temps antérieurs avaient préparé. Paradoxalement, elle s’apparentait pourtant à une révolution religieuse, reposant sur une conception abstraite de l’homme, indépendante du pays et de l’époque. L’esprit des Lumières selon Tzvetan Todorov La Révolution française était profondément originale. Tocqueville souligne que l’événement avait été absolument imprévisible, si bien que personne ne l’avait anticipé. Avec le recul, son caractère original échappe encore à beaucoup d’interprètes il ne s’agissait pas de changer simplement le gouvernement, mais la société tout entière en abolissant le féodalisme et l’Ancien Régime. Cette finalité permet de comprendre que la Révolution française n’a attaqué la religion qu’en tant qu’institution puissante de l’Ancien Régime, et non pas par irréligiosité. Pour Tocqueville, elle visait à refonder l’ordre social hors de toute transcendance et à régénérer la communauté par un véritable contrat social – cet aspect la différencie profondément des révolutions anglaise et américaine, lesquelles ont, elles, restauré l’inspiration religieuse du politique. La Révolution française n’était pas limitée à une patrie, elle transcendait les frontières ; elle se voulait messianique et universelle, à la manière des révolutions religieuses. Elle a, explique Tocqueville, inspiré le prosélytisme et fait naître la propagande. […] Elle est devenue une sorte de religion nouvelle, religion imparfaite il est vrai, sans Dieu, sans culte et sans autre vie, mais qui, néanmoins, comme l’islamisme, a inondé toute la terre de ses soldats, de ses apôtres et de ses martyrs » L’Ancien Régime et la Révolution. L’influence et l’implication des gens de lettres ont également contribué à la rendre si originale. La Révolution de France selon Edmund Burke L’Ancien Régime et la Révolution sont liés par la centralisation administrative L’Ancien Régime et la Révolution s’inscrivent dans une continuité historique. Alors que la Révolution française est toujours présentée comme une rupture profonde, Tocqueville met en lumière la grande continuité entre l’Ancien Régime et le XIXe siècle. De son point de vue, la table rase » n’est qu’une illusion, car la Révolution est sortie tout droit de la société qui l’a vu naître. À mesure que l’avançais dans l’étude [de l’Ancien Régime], écrit-il, je m’étonnais en revoyant à tous moments dans la France de ce temps beaucoup de traits qui frappent dans celle de nos jours. […] Il y a un grand nombre de lois et d’habitudes politiques de l’Ancien Régime qui disparaissent ainsi tout à coup en 1789 et qui se remontrent quelques années après, comme certains fleuves s’enfoncent dans la terre pour reparaître un peu plus loin, faisant voir les mêmes eaux à de nouveaux rivages » L’Ancien Régime et la Révolution. Si Tocqueville admet que la Révolution a bien détruit le féodalisme, il considère qu’il en aurait été de même sans elle, car elle s’inscrit dans le grand mouvement européen de destruction du féodalisme. Dans les faits, l’administration de l’Ancien Régime était déjà étendue et puissante, de telle sorte que l’individualisme s’était déjà aggravé sous un despotisme administratif. Pour Tocqueville, la Révolution, souvent caricaturée en anarchie, a au contraire donné naissance à une nouvelle forme de pouvoir sans commune mesure avec l’ancien. La démocratie en Amérique selon Tocqueville L’Ancien Régime et la Révolution tendaient vers la centralisation du pouvoir. En se fondant sur les nombreuses archives qu’il a consultées, Tocqueville affirme que le pouvoir royal se substituait déjà, depuis près de trois siècles, à toutes les instances féodales et locales. En effet, un système centralisé et étroitement hiérarchisé de pouvoirs administratifs avait été patiemment mis en place. La centralisation administrative, avance le philosophe, est une institution de l’Ancien Régime, et non pas l’œuvre de la Révolution ni de l’Empire, comme on l’a dit » L’Ancien Régime et la Révolution. Le roi avait notamment créé des tribunaux exceptionnels afin d’empêcher que l’indépendance de la justice ne soit un facteur de déstabilisation de son pouvoir, ainsi qu’une véritable classe d’administrateurs de l’État central monarchique. Tocqueville détaille la pyramide hiérarchique de l’Ancien Régime elle comportait à son sommet le Conseil du roi » ancêtre du Conseil d’État ; puis les intendants » ancêtres des préfets dans les grandes circonscriptions ; les subdélégués » sous-préfets dans les arrondissements ; et enfin les syndics » au niveau de la commune. Tout le pouvoir avait été centralisé à Paris, où l’administration s’était emparée petit à petit de toutes les affaires perception des impôts, recrutement de la milice, travaux publics, maintien de l’ordre, secours social, et mêmes innovations industrielles et initiatives économiques. Tocqueville en conclut que la centralisation a en réalité constitué la première étape de la Révolution. La genèse de l’État selon Norbert Élias LRcpu7. 1 234 140 301 153 270 62 219 33

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